Je vous ai
déjà parlé de Léon Tajasque, le frère de mon arrière-grand-père Albert, mort
pour la France en 1917 (voir Geneathème)
et vous avez découvert le journal de Léontine, la mère de Léon, entre août 1914
et février 1916 dans G comme Guerre.
Léon Tajasque (1883-1917)
J’ai
la chance d’avoir découvert dans les archives de ma grand-mère quelques lettres
de son oncle adressées à sa mère Léontine.
Certains
mots sont difficiles à déchiffrer… alors n’hésitez pas à me faire part de vos
suggestions !
Lettre de Léon TAJASQUE à sa mère du
22 septembre 1915
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Page
1
Le Havre, 22 septembre 1915
Ma petite Maman chérie,
Comme je te l’ai écrit hier
nous partons. Jusqu’à
maintenant ce n’était
pas bien certain mais l’ordre
vient d’arriver d’embarquer
tout le monde cet après-midi.
Pour quelle destination ?
Personne ne peut nous le
dire, on suppose le centre
Orléans ou Périgueux.
Page 2
Ce départ brusque fera
que je ne connaîtrai rien
du Havre car je n’avais
pas encore pu sortir.
J’ai écrit à mon régiment
pour qu’il me fasse
parvenir les paquetages que
tu m’as envoyés ainsi
d’ailleurs que ma cantine
qui devait me suivre.
Je n’ai de nouvelle ni
des uns ni de l’autre.
Page 3
de sorte que mon linge
se réduit à ce que j'avais
sur moi en partant.
Quand je serai arrivé à
destination, je te demanderai
donc de m'en envoyer un
peu car avec ce nouveau
changement d'adresse
Dieu seul sait quand
je rentrerai en possession
de ma cantine.
Au revoir petite Maman
chérie, dès que je saurai
ma nouvelle adresse
je te l'écrirai et même si
je peux t'enverrai un
télégramme.
Je t'embrasse bien
tendrement ainsi que Papa
et Albert.
Léon.
Léon Tajasque (1883-1917)
Lettre de Léon TAJASQUE du 2 janvier
2016 à sa mère
Cliquez ICI pour lire le document
Page 1
Le 2 janvier 1916
Ma petite Maman chérie
Je pense que tu as maintenant
le bonheur d'avoir Jojo à la
maison, tu m'as dit qu'il
arriverait plus tôt qu'il ne
pensait, puis tu ne m'en a plus
parlé, l'évènement a bien dû
arriver maintenant.
Pour moi c'est le contraire
qui se produit, je partirai plus
tard que je ne pensais ; je comptais
profiter en effet d'un tour (?)
de faveur institué par le colonel
pour ceux qui comme moi n'ont
eu qui deux permissions en un an
c'était juste et certains sont
Page 2
partis dans ces conditions mais
nous étions trop nombreux dans
ce cas là. Le colonel s'en est aperçu
en partant et s'en est effrayé
car cela retardait beaucoup trop
les autres de sorte que le tour des
faveurs a été supprimé et je ne
partirai qu'à mon tour normal
c'est à dire en février ; cela me fait
donc encore patienter un long
mois ; c'est ennuyeux mais
j'aurai tort de me plaindre, que
devrait dire alors le pauvre Jojo.
J'avais lu l'entrefilet du ....... (?)
de Paris relatif à l'amiral D. Du F.
En vérité, on n'est pas plus ....... (?)
Les officiers de l'ancienne marine passaient
pour être des Diplomates en même
temps que des Marins, il faut
Page 3
croire que ceux que ceux de la jeune marine
ont perdu en qualité.
Encore un cuirassé au fond de
l'eau ; il est heureux qu'il n'y
ait eu que 4 victimes mais vraiment
la marine traverse une mauvaise
période.
Au revoir petite Maman chérie
je t'embrasse bien fort ainsi que
Papa et Albert et particulièrement
Jojo s'il est à la maison.
Ton fils qui t'aime
Le 2 janvier 1916
Ma petite Maman chérie
Je pense que tu as maintenant
le bonheur d'avoir Jojo à la
maison, tu m'as dit qu'il
arriverait plus tôt qu'il ne
pensait, puis tu ne m'en a plus
parlé, l'évènement a bien dû
arriver maintenant.
Pour moi c'est le contraire
qui se produit, je partirai plus
tard que je ne pensais ; je comptais
profiter en effet d'un tour (?)
de faveur institué par le colonel
pour ceux qui comme moi n'ont
eu qui deux permissions en un an
c'était juste et certains sont
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partis dans ces conditions mais
nous étions trop nombreux dans
ce cas là. Le colonel s'en est aperçu
en partant et s'en est effrayé
car cela retardait beaucoup trop
les autres de sorte que le tour des
faveurs a été supprimé et je ne
partirai qu'à mon tour normal
c'est à dire en février ; cela me fait
donc encore patienter un long
mois ; c'est ennuyeux mais
j'aurai tort de me plaindre, que
devrait dire alors le pauvre Jojo.
J'avais lu l'entrefilet du ....... (?)
de Paris relatif à l'amiral D. Du F.
En vérité, on n'est pas plus ....... (?)
Les officiers de l'ancienne marine passaient
pour être des Diplomates en même
temps que des Marins, il faut
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croire que ceux que ceux de la jeune marine
ont perdu en qualité.
Encore un cuirassé au fond de
l'eau ; il est heureux qu'il n'y
ait eu que 4 victimes mais vraiment
la marine traverse une mauvaise
période.
Au revoir petite Maman chérie
je t'embrasse bien fort ainsi que
Papa et Albert et particulièrement
Jojo s'il est à la maison.
Ton fils qui t'aime
Léon Tajasque (1883-1917)
Lettre de Léon TAJASQUE du 4 janvier
2016 à sa mère
Cliquez ICI pour lire le document
Page 1
Le 4 janvier 1916
Ma petite Maman chérie,
Mes précisions étaient exactes.
Georges est bien parti en permission,
il me l'a écrit hier ; il doit
donc être à la maison depuis
quelques jours, et vous êtes
tout à la joie. Voilà ma petite
Maman bien heureuse d'avoir
son cher petit. J'espère que
tu l'auras trouvé bien portant
et tel que je l'avais quitté dans
la Somme, voilà déjà bientôt
Page 2
quatre mois ; bref que son
embonpoint et sa bonne
mine auront satisfait l'examen
inquisitionel que tu lui aurais
fait passer ! Je souhaite que
notre beau soleil se montre
pendant ces 7 jours trop courts
qu'il passera parmi vous ça
le débarbouillera des brumes du
Nord. Le soleil, c'est ce qui nous
manque certainement le
plus dans ce pays, à nous
gens du midi, car le froid y
est très supportable (quelle
différence avec l'Artois).
Page 3
J'avoue même que j'ai
souvent beaucoup plus
souffert du froid à Toulon ;
je me souviens désagréablement
de certains jours de mistral
où le vent vous coupait le
visage ; ici au moins si nous
n'avons pas de soleil nous
n'avons pas de vent, aussi
suis-je très peu couvert ; le
plus souvent j'ai un simple
tricot de laine Rasurel sans
chandail et sans capote ; si je
me vêts davantage j'ai trop
chaud et la marche me fait
transpirer ce qui est fort
désagréable. Tu vois par là
que j'étais fait pour vivre
dans les pays du Nord.
Maurice m'a écrit qu'il
n'espérait pas avoir de
congé de convalescence et
qu'il rejoindrait alors
directement le front. Je n'en
crois rien, petite mère est là
pour un cours (?)
Au revoir petite Maman chérie
je t'embrasse bien tendrement
ainsi que Papa, Georges et Albert.
Le 4 janvier 1916
Ma petite Maman chérie,
Mes précisions étaient exactes.
Georges est bien parti en permission,
il me l'a écrit hier ; il doit
donc être à la maison depuis
quelques jours, et vous êtes
tout à la joie. Voilà ma petite
Maman bien heureuse d'avoir
son cher petit. J'espère que
tu l'auras trouvé bien portant
et tel que je l'avais quitté dans
la Somme, voilà déjà bientôt
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quatre mois ; bref que son
embonpoint et sa bonne
mine auront satisfait l'examen
inquisitionel que tu lui aurais
fait passer ! Je souhaite que
notre beau soleil se montre
pendant ces 7 jours trop courts
qu'il passera parmi vous ça
le débarbouillera des brumes du
Nord. Le soleil, c'est ce qui nous
manque certainement le
plus dans ce pays, à nous
gens du midi, car le froid y
est très supportable (quelle
différence avec l'Artois).
Page 3
J'avoue même que j'ai
souvent beaucoup plus
souffert du froid à Toulon ;
je me souviens désagréablement
de certains jours de mistral
où le vent vous coupait le
visage ; ici au moins si nous
n'avons pas de soleil nous
n'avons pas de vent, aussi
suis-je très peu couvert ; le
plus souvent j'ai un simple
tricot de laine Rasurel sans
chandail et sans capote ; si je
me vêts davantage j'ai trop
chaud et la marche me fait
transpirer ce qui est fort
désagréable. Tu vois par là
que j'étais fait pour vivre
dans les pays du Nord.
Maurice m'a écrit qu'il
n'espérait pas avoir de
congé de convalescence et
qu'il rejoindrait alors
directement le front. Je n'en
crois rien, petite mère est là
pour un cours (?)
Au revoir petite Maman chérie
je t'embrasse bien tendrement
ainsi que Papa, Georges et Albert.
Léon Tajasque (1883-1917)
Lettre de Léon TAJASQUE du 5 janvier
2017 à sa mère
Cliquez ICI pour lire le document
Page 1
Le 5 janvier 1917
Ma petite Maman chérie
On vient de demander dans la
compagnie des administrateurs
coloniaux ou des .......... civils pour
leur faire suivre des cours de chefs
de section ; c'est 4 mois passés
à l'arrière dans un centre d'
instruction avec la perspective
d'en sortir aspirant. Signale
la chose à Georges, il me semble
qu'il se trouve dans les
conditions, et cette circulaire
doit certainement s'appliquer
aussi à l'artillerie aspirant
Page 2
d'artillerie n'est certes pas à
dédaigner.
Je viens de recevoir une lettre
d'Henri Giraud qui se trouve
actuellement en traitement
pour rhumatismes toujours
à Aix-les-Bains. Il a pour
infirmière à son hôpital une
d(emoise)lle de la Croix Rouge soeur
d'un lieutenant Grobert de mon
régiment et qui a été tué à
Barleux. Le jeune homme a été
porté disparu car malgré toutes
les recherches on n'a pas retrouvé
son corps, et Henri me demande
de la part de cette jeune fille
Page 3
des détails sur sa disparition
je lui ai écrit ce que je savais à
ce sujet et que le régiment a
dû certainement communiquer
depuis longtemps à la famille
mais pour moi le père seul doit
être au courant de la vérité sur
la mort de son fils et a du la
cacher à la mère et aux filles qui
le croient simplement disparu.
Les eaux d'Aix les Bains feront-
elles plus de bien au jeune cavalier
Henri que celles de Barèges ou
d'ailleurs ? C'est égal il a de la
veine que la guerre se résolve
pour lui en des cures dans des
villes de saison.
Au revoir petite mère chérie
je t'embrasse bien tendrement
ainsi que Papa, Georges et Albert.
Le 5 janvier 1917
Ma petite Maman chérie
On vient de demander dans la
compagnie des administrateurs
coloniaux ou des .......... civils pour
leur faire suivre des cours de chefs
de section ; c'est 4 mois passés
à l'arrière dans un centre d'
instruction avec la perspective
d'en sortir aspirant. Signale
la chose à Georges, il me semble
qu'il se trouve dans les
conditions, et cette circulaire
doit certainement s'appliquer
aussi à l'artillerie aspirant
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d'artillerie n'est certes pas à
dédaigner.
Je viens de recevoir une lettre
d'Henri Giraud qui se trouve
actuellement en traitement
pour rhumatismes toujours
à Aix-les-Bains. Il a pour
infirmière à son hôpital une
d(emoise)lle de la Croix Rouge soeur
d'un lieutenant Grobert de mon
régiment et qui a été tué à
Barleux. Le jeune homme a été
porté disparu car malgré toutes
les recherches on n'a pas retrouvé
son corps, et Henri me demande
de la part de cette jeune fille
Page 3
des détails sur sa disparition
je lui ai écrit ce que je savais à
ce sujet et que le régiment a
dû certainement communiquer
depuis longtemps à la famille
mais pour moi le père seul doit
être au courant de la vérité sur
la mort de son fils et a du la
cacher à la mère et aux filles qui
le croient simplement disparu.
Les eaux d'Aix les Bains feront-
elles plus de bien au jeune cavalier
Henri que celles de Barèges ou
d'ailleurs ? C'est égal il a de la
veine que la guerre se résolve
pour lui en des cures dans des
villes de saison.
Au revoir petite mère chérie
je t'embrasse bien tendrement
ainsi que Papa, Georges et Albert.
Léon
Tajasque au milieu
Ces lettres
sont de précieux témoignages de cette période si sombre.
Et
vous ? Avez-vous des lettres de vos ancêtres qui ont traversé le
temps ?
Retrouvez la généalogie de Léon
TAJASQUE sur mon arbre en ligne sur Geneanet en cliquant ICI.
FIN.
Vous avez de la chance d'avoir pu trouver ces informations. Je souhaite bon courage à tous ceux qui vont se lancer dans cette quête importante de reconstitution d'arbre généalogique.
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