lundi 6 juin 2016

Challenge AZ 2016 : E comme Eté

Dans un précédent article, je vous avais parlé de la trouvaille extraordinaire que j’avais faite en fouillant dans les placards de ma grand-mère : le journal de mon arrière-arrière-grand-mère Léontine DUPUY.

Léontine DUPUY épouse TAJASQUE
Mon arrière-arrière-grand-mère

Pour la lettre E de ce challenge AZ, je vous propose la transcription d’une partie de ce journal qui nous fait découvrir la vie de nos ancêtres autrement !

En effet, dans la première partie de son journal, Léontine raconte les voyages qu’elle faisait l’été avec son mari Jacques TAJASQUE, ancien capitaine de vaisseau, et ses 3 enfants : Albert (mon AGP), Georges (appelé souvent Jojo ou Geo) et Léon.

Si dessous le récit de ses voyages d’été entre 1879 et 1913.


Journal de Léontine DUPUY épouse TAJASQUE entre 1879 et 1916
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Voyage d’Algérie -  janvier 1879
Page 002 - Mon fils Albert avait 18 mois, il était en pleine convalescence d’une fièvre typhoïde qui avait mis ses jours en danger. J’ai fait le voyage avec mon mari et une vieille bonne gasconne nommée Marie qui avait été très dévouée pendant la longue maladie du bébé.
La traversée a été bonne mais pas exempte du mal de mer. Nous avons habité le 4e  tournant Rovigo Maison Isnard.
Page 003 - Le rez-de-chaussée était occupé par un  jeune ménage très aimable, la famille Dufour, le mari était capitaine des zouaves (compatriote de la vieille bonne) et la jeune femme algérienne. Ils avaient deux enfants Maurice et Auguste. J’ai appris plus tard la mort de l’aîné et du mari.
Mon mari ayant été envoyé au Sénégal, je suis revenue trois mois après.
A cette époque étaient à Alger : M. de la Lapérouse, M. Bertrand Giraud- Banier, Commandant de l’…[1]
Voyage à Brest  - septembre 1885
Mon mari après une absence de 8 mois revenait avec l’Annamite des Iles Pescadores avec le Commandant Le Bourguignon Duperré (…)[2] Aymès. Le navire ne venant pas désarmer à Toulon à cause du choléra, mon mari m’engagea à venir le rejoindre. Je quittai la campagne des Amémiers  avec Albert, laissant le petit Léon[3] avec sa nourrice aux soins de maman[4] et de ma sœur[5]. Voyage très mauvais pour mon fils qui, je l’ai su plus tard, craignait autant

Page 004 - la mer que le chemin de fer. Papa nous attendait sur le quai de la gare. Il avait pu obtenir dix jours de permission que nous avons passés très agréablement.
A Brest, nous occupions un petit logement de garçon du rez-de-chaussée de la place du Château. Nous n’y sommes restés qu’un mois et demi ; revenue seule avec Albert de Paris à Toulon ; en rentrant mon fils a été pour la première fois au lycée en 8e classe.


Voyage à Paris par Vichy, retour par la Suisse - Septembre 1891
En débarquant du Terrible[6], mon mari ayant obtenu un congé, nous sommes allés à Paris, nous arrêtant à Nîmes (Maison Carrée,  jardins superbes, arènes…) – le soir au théâtre Miss (…)[7]. A Vichy – hôtel de l’Amirauté. Après avoir passé dix jours à Paris, nous sommes allés à Genève où nous n’avons fait que passer car j’ai été rappelée par une lettre de grand-mère.

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Voyage à Paris et dans l’Est
Exposition de Genève, octobre 1896
Hôtel Donou[8], rue Donou près de l’avenue de l’Opéra.
Nous sommes partis au moment de l’arrivée du gaz.
Par une étrange coïncidence, nous nous sommes arrêtés à Reims pour visiter la cathédrale où l’on fêtait le XIVe centenaire du baptême de Clovis, processions d’évêques, d’archevêques, cardinaux ; dans l’église St Rémy se trouve la châsse[9] de l’Evêque de ce nom (rues Maréchal Drouot, Changy, cardinal de Lorraine, Gambetta, Thiers, St Louis,  Roederer). De Reims nous sommes allés à Bazeilles[10], où nous avons visité la maison de la dernière cartouche et l’ossuaire, visite qui m’a vivement impressionnée. C’est la petite fille de la propriétaire de la maison qui fait visiter. On a recueilli, dans une pièce du rez-de-chaussée, tous les débris de cuirasse, fusil, tout ce que la
Page 006 - Meuse charriait et l’on a fait une sorte de musée. On a fait encadrer la lettre de Napoléon III à Guillaume ; au moment de la défaite de Sedan, l’horloge haute et étroite est arrêtée à l’heure même où les Prussiens lançaient les obus sur la ville, les cloisons sont percées de part en part, tout à été laissé dans le même état. Les chambres du premier, que nous avons visitées ne sont plus habitées ; on voit aussi toujours le désordre de la guerre, c’est lamentable. Nous avons vu la vieille grand-mère au moment où elle prenait son repas du soir. Cette bonne femme s’était réfugiée dans les caves de sa maison et avait pu passer en Belgique.
Il  était déjà nuit quand nous avons visité l’ossuaire où sont contenus les restes des soldats français et prussiens. A droite sont les nôtres et à gauche nos ennemis. Cette crypte se compose d’une suite de petites caves fermées par
Page 007 - des portes à claires voies. Le gardien, pour nous donner des explications et nous montrer les différents crânes alignés sur le sol, passait sa lanterne à travers les barreaux et nous soulignait les détails les plus curieux. J’étais morte de peur, j’osais à peine écouter et encore moins regarder. A l’entrée des portes on avait, aux différents anniversaires, suspendu des couronnes commémoratives. Ce gardien nous avait fait remarquer la différence de grosseur qui existait entre le crâne des Bavarois et des Prussiens. J’avais hâte de voir se terminer cette visite. En quittant Bazeilles, nous sommes allés coucher à Verdun, ville fortifiée, à l’hôtel du Coq hardi, après avoir vu l’hôtel de la cloche d’or. [La] Porte Saint-Paul aux créneaux, autre porte près de la gare, ressemble à la Porte d’Italie. 
De Verdun à Nancy, hôtel d’Angleterre, très belle ville. En quittant
Page 008 - la gare, place avec statue de Thiers. Place St Stanislas, statue du roi de Pologne, superbe place, c’est un immense carré dont les côtés, qui se font face, sont coupés par des portes monumentales en bronze doré ; dans l’intervalle d’une porte à l’autre se trouvent l’hôtel de ville, le théâtre et différents hôtels, arc de triomphe qui nous conduisent au cours Héré puis au parc de la pépinière ; Eglise St Epure, palais ducal, qui sert actuellement de gendarmerie, chapelle ducale, le gouvernement, résidence du général ; les rues sont larges, coupées par d’autres de la même longueur et largeur. Nous avons quitté Nancy le 4 octobre pour aller à Epinal. Nous n’y sommes restés qu’une heure. La Moselle traverse la ville d’Epinal à Besançon.
Arrivés à 9h du soir, descendus à l’hôtel de l’Europe rue St Pierre, visité un très ancien édifice appelé la mairie
Page 009 - qui réunit chambre des Communes, etc. Le Doubs traverse la ville et la sépare en deux parties. Du côté de l’Avenue Carnot on voit un pont très long, du côté du jardin public, le lit de la rivière est dans un endroit plus élevé de sorte que les eaux, en s’écoulant, produisent un bouillonnement écumeux. Nous avons remarqué dans le square Amour le buste de l’Amiral Devarenne. Nous avons quitté Besançon lundi 5 octobre pour nous rendre à Moncharet et Pontarlier.
Le pays commence à être très accidenté déjà, on comprend que nous approchons de la Suisse. Nous coucherons ce soir à Lausanne. Vallorbe[11], visite de la douane. Arrivés à Lausanne à 9h, descendus [à] l’hôtel du Grand Pont, près des postes et messageries. De Lausanne à Genève, visite de l’exposition et remarqué surtout le village suisse. De Genève à Chambéry,
Page 010 - nous avons eu 1h ½ d’arrêt et avons visité la ville à la lueur des becs de gaz ; petite ville traversée par une rivière nommée L’Ess [12]; remarqué un beau lycée et école normale.
Arrivés à Grenoble, le 7 octobre à 10h [du] soir. Le lendemain à 6h nous allions à la Grande Chartreuse. La route qui y conduit est fort belle ; pour aller nous avons pris celle de St Laurent du Pont. Le paysage est superbe, nous avons traversé différents petits villages où l’on changeait nos chevaux, à un moment nous en avions assez. A cet endroit, la route devient de plus en plus sauvage ; nous avions à notre droite d’immenses gorges, des sapins d’un vert sombre au pied desquels roulait avec bruit un torrent. Notre voiture longeait le bord avec précaution, car le moindre écart nous aurait précipités dans le gouffre. Arrivés à la route appelée le Désert, nous avons trouvé successivement 4 longs tunnels creusés dans la montagne. Il est difficile de trouver un paysage plus
Page 011 - imposant. A 10h, nous avons traversé une épaisse brume. On voit le Grand Som[13], le point le plus élevé de la Grande Chartreuse. A 11h½  nous arrivions du monastère qui se trouve à droite et, à gauche, la maison des religieuses. C’est là que j’ai déjeuné seule, car malgré mes prières on a refusé d’y admettre mon mari qui a mangé chez les Pères. A 2h½  nous repartions par la route du Sappey, non moins belle, mais moins sauvage que celle de St Laurent. Distillerie Bonnal[14] à St Laurent-du-Pont ; c’est un ancien chartreux qui exploite à son bénéfice le secret des Pères. Nous n’avons pas eu le temps de visiter la ville parce nous étions forcés de rentrer à Toulon, le congé de mon mari étant expiré.




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Voyage à Chamonix et en Suisse
Le 23 juin 1900, je partais avec mon mari et mes deux plus jeunes fils pour passer l’été à Chamonix. Sur le parcours, nous nous sommes arrêtés à Grenoble et à Annecy. Dans cette dernière ville, nous avons assisté à la messe à l’église de la Visitation qui renferme les chasses d’or et d’argent de Saint-François de la Salles et de Sainte Jeanne de Chantal. Puis nous avons visité une ancienne maison forte connue sous le nom de Palais de l’Isle possédée par les comtes de Genève et de Monthoux, les Luxembourg, les comtes et les ducs de Genevois-Nemours. Elle fut à différentes époques une châtellerie, un atelier monétaire, un palais de justice, une chambre des comptes, le siège d’une judicature mage et d’un conseil présidial, puis convertie en prison royale. On voit encore, au 1er étage, la salle où l’on donnait la question et au rez-de-chaussée une chapelle affectant la

Page 013 - forme d’une proue de vaisseau ; c’est dans cet oratoire que les condamnés à mort passaient leurs derniers moments avant d’être pendus à la potence. En traversant le préau des prisonniers, le concierge du palais cueillit un trèfle à 4 feuilles qui, dit-on, porte bonheur. Le concierge eut l’air de faire par hasard cette trouvaille. Je sus plus tard que c’était un ingénieux moyen d’augmenter son pourboire, car tous les visiteurs et surtout visiteuses étaient l’objet de la même attention. Il nous fit aussi remarquer les hautes fenêtres grillagées dont le rebord de grosses pierres de taille gardait l’empreinte des genoux des prisonniers. La serrure de la grosse porte en bois formant grille était également très curieuse. Nous avons aussi visité le Château fort, ancienne résidence des comtes de Genève et des Genevois-Nemours qui a été converti en caserne. On y accède par une rampe assez raide, dite rampe du Château. La partie la plus ancienne de cet édifice paraît être

Page 014 - une grosse tour en pierres jaunes qui cachait dans ses flancs ténébreux la salle d’audience d’où l’on précipitait les condamnés dans les oubliettes. En quittant le Château, nous avons visité le Jardin Public dont l’entrée est ornée d’une statue allégorique et d’un buste du Président Carnot. A l’extrémité du jardin, l’on voit la statue du chimiste Berthollet et un peu plus loin, dans le Champ de Mars, celle de l’ingénieur Sommellier. Après avoir déjeuné, nous avons repris le chemin de fer qui nous a conduit au Fayet-Saint-Gervais où nous avons trouvé un service de cars alpins organisés par la Compagnie PLM. Il s’y trouvait aussi la concurrence des voitures appelées les Chamoyardes[16]. C’était la première fois que je voyais ces immenses cars très confortables avec places numérotées ; nous avions les nôtres sur la plate-forme supérieure et c’est à l’aide d’une échelle que nous avons pu y

Page 015 -  arriver, ce qui nous a fort amusés. A 4h de l’après-midi, nous quittions le Fayet pour monter à Chamonix. On nous fit remarquer Saint-Gervais les Bains, station thermale très fréquentée encore malgré la catastrophe survenue dans la nuit du 12 juillet 1892 qui nous a été racontée par un compagnon de route savoisien lui-même. Voilà comment on a pu expliquer scientifiquement les évènements. MM Talbot et autres, montés à l’aiguille du Goûter, on pu constater les traces de l’origine de la catastrophe sur le glacier de la tête Rousse. Ce glacier devait renfermer intérieurement une vaste poche d’eau dont le fond était une couche horizontale de glace qui, sous le poids, a cédé. La masse liquide a coulé ensuite sur le rocher formant le seuil du glacier. On comprend les dégâts terribles qu’a pu occasionner cette masse liquide énorme. On évalue à 100 000 m3 l’eau et à 50 ou 60 000 m3 la glace formant une colonne irrésistible qui

Page 016 - entraînait tout sur son passage, chalets, rochers, arbres, le village de Bionnay, puis au sortir d’une profonde gorge, l’établissement des bains de St-Gervais. Au-dessous des bains, le village du Fayet a été lavé ; puis toute cette masse charriant des cadavres, du bétail, de la glace et des rochers de 1 à 16 m. s’est répandue sur la vaste portion qui se trouve entre la route et l’Arve. Comme c’était à la mi-juillet, au moment où les bains sont le plus fréquentés, le nombre des victimes a dépassé 150. On a reconstruit les nouveaux bains sur l’emplacement des anciens ; il est vrai que le glacier est en observation, mais que peut-on voir sous une couche compacte de 40 à 50 mètres de glace ! Bien que le récit de notre complaisant voisin fut des plus intéressants, nous l’avions bien des fois interrompu par nos exclamations ; en effet, nous étions émerveillés par le spectacle nouveau que nous avions sous les yeux, car nous commencions

Page 017 - le géant des Alpes avec ses neiges éternelles. A partir du Fayet, la route monte, restant sur la rive gauche de l’Arve qu’elle domine à (…)[17] d’environ 200 m. Ensuite la route passe par un tunnel d’environ 80m à sa sortie par un chemin à gauche, on descend à Servoz d’où l’on visite les gorges de la Diosaz. L’on franchit la rivière près du hameau le Fouilly sur le pont Sainte Marie emporté souvent par la violence des eaux, au moment des pluies. Puis vient la Griaz dominée par le glacier de Griaz et de Taconnay. L’on se trouve alors à l’entrée de la vallée de Chamonix, bientôt on passe au pied du magnifique glacier qui descend très bas dans la vallée. Par le pont de Perralataz, l’on traverse encore une fois l’Arve et par la rive droite, on arrive en quelques minutes à Chamonix (…)[18] il était alors 8h du soir, le village, à notre grand étonnement, était éclairé à la lumière électrique, les hôtels nombreux et très confortables ; nous avions

Page 018 - arrêté nos chambres à l’hôtel de l’Europe en face de la poste (…)[19] cet hôtel, quoique de 2e ordre, était fort propre et surtout bien aéré. Il faisait très froid à cette époque et nous étions les seuls pensionnaires de l’hôtel. Ce fut ainsi pendant une quinzaine de jours à l’exception de quelques anglais et allemands qui s’arrêtaient trois ou quatre jours pour faire les différentes excursions du pays, mais nous ne les voyions que le soir. Nous avons donc passé trois semaines à peu près seuls mais fort contents et enchantés des jolies promenades que nous découvrions chaque jour, promenades sous-bois où nous mangions des fraises délicieuses. Nous nous étions liés avec un jeune et gentil ménage hanovrien, docteur Muller dont la femme était fort jolie.
Dans le courant de juillet vint un ingénieur de Béthune PdC [Pas-de-Calais] Mr Guilleman, son fils Gaétan, 18 ans, sa fille Nelly 12 ans et sa sœur vieille fille Melle Mathilde 52 ans. A ceux-là vinrent se joindre bientôt une famille
Page 019 - de Nevers, installée à Nice, où le père M Luneau était percepteur des contributions, sa femme, fort intelligente, sa fille 19 ans Germaine et son fils Marcel, 17 ans. Ce jeune homme fut confié à M Guilleman et à son fils pour faire l’ascension du Mont Blanc le 21 juillet, jour où nous sommes allés au glacier des Bossons. Pour aller au Mont Blanc, il faut se munir d’un guide et d’un porteur ou plusieurs d’après le nombre des personnes. Il y a du reste un syndicat où l’on se fait inscrire au départ de chaque excursion. On a également des piolets. En quittant Chamonix on arrive vers 4h du soir aux Grands Mulets, en passant par Pierre Pointue, par la Pierre à l’Echelle d’où la vue sur le glacier des Bossons est magnifique ; c’est à partir d’ici que l’on gagne le glacier qui offre parfois des difficultés à franchir, puis on arrive au bas de l’avalanche de l’Aiguille du Midi ; les chutes de pierres y sont toujours à craindre, on traverse
Page 020 - un grand champ de neige et on arrive aux séracs ; le glacier devient plus tourmenté au-dessous des Grands Mulets. Une cabane confortable offre un refuge pour la nuit à ceux qui montent au Mont Blanc. En général on part des Grands Mulets à 1h ou 2h du matin, on se dirige sur le Dôme du Goûter par le glacier de Taconnay à gauche, on trouve la cabane des Bosses ou observatoire Vallot d’où l’on prend l’arête en franchissant les bosses du Dromadaire. Il faut environ encore 7 heures des Grands Mulets pour atteindre le sommet du Mont blanc où se trouve l’observatoire Jantherm. M Guilleman nous a raconté qu’il avait plus d’une fois regretté de s’être chargé du jeune Marcel parce que cet enfant a eu le mal de montagne, il restait étendu sur la neige sans pouvoir faire un mouvement. Il suppliait ses compagnons de l’abandonner. Malgré ses souffrances, le pauvre garçon eut encore l’énergie de suivre tant bien que mal ses camarades. Ils arrivèrent à midi au
Page 021 - sommet, où ils s’assirent pour prendre quelque nourriture mais ils  ne purent y rester longtemps, car le soleil faisait fondre la surface de glace où ils se trouvaient assis, ils étaient alors dans l’eau, ils changèrent de place mais quelque temps après, c'était à recommencer. La réverbération fatiguait la vue, ils ne restèrent pas longtemps au sommet et commencèrent la descente si périlleuse et si fatigante. Nous avions passé toute la matinée au télescope à l’hôtel d’Angleterre pour les voir monter. Le soir nous sommes allés à leur rencontre jusqu’à la cascade du Dard ; les enfants accompagnés des dames et jeunes filles Luneau Guilleman allèrent jusqu’à Pierre Pointue. Rentrée à l’hôtel avec mon mari, j’étais très inquiète à l’idée de ne pas les avoir vus revenir. Je craignais que mon étourdi ne fût tombé dans quelque gorge. Je sortis de l’hôtel sans avoir pu dîner et un jeune parisien Pierre Lecoeur, grand ami de mon Jojo, nous accompagna sur la route au-devant des
Page 022 - excursionnistes.  Bientôt des cris de joie nous annonçaient qu’ils n’étaient pas loin, et dans l’obscurité, nous aperçûmes le béret blanc des alpinistes. Les malheureux, sauf M. Guilleman, étaient exténués. Le lendemain les jeunes gens eurent ce qu’on appelle le coup de soleil, car ils avaient oublié de se munir d’une gaze noire pour se couvrir la figure ; ils durent rester enfermés trois ou quatre jours. La figure était enflée et au bout d’un certain temps, ils eurent la peau du visage pelée. La famille Luneau ne passa que 12 jours à Chamonix.
Notre deuxième excursion a été celle des Bossons, elle n’est pas fatigante. On va par la route du village des Ouches un peu plus loin que le pont de Perralotaz et on a vite un bon chemin dans un bois de sapins ; nous marchions très lentement à cause de papa qui, depuis sa maladie d’estomac, souffre d’essoufflement. Arrivés à la cabane, nous avons été à la fois surpris et enthousiasmés à la vue
Page 023 - du glacier que l’on pourrait comparer à un énorme cétacé qui serait venu s’échouer dans le bois. Des touristes tyroliens, accompagnés de leurs femmes, ont traversé très facilement le glacier ; nous nous sommes contentés de le regarder et de visiter la grotte faite de mains d’hommes qui conduit à l’intérieur.
Notre dernière excursion a été celle de la Mer de Glace au Montenvers. La Mer de Glace, formée par les glaciers du géant de Talifre et de Leschaux. Partis le matin de très bonne heure par un temps superbe, nous avons mis près de 9 heures pour monter en allant très lentement, afin de ménager les forces de mon mari ; il y avait une centaine de touristes qui faisaient l’ascension ce jour-là. Ce glacier est une merveille. Il s’étend au pied du spectateur jusqu’au-delà de l’aiguille du Tacul. Ses crevasses aux parois bleuâtres donnent absolument l’illusion des vagues de la mer. C’est absolument féerique. Pour le traverser, il faut avoir un guide, on met des chaussettes
Page 024 - par-dessus les chaussures pour éviter de glisser. La traversée se fait en 25 minutes, l’on remonte l’autre moraine[21] par un sentier dans les éboulis, on atteint le Mauvais Pas qui ne présente pas de danger, sauf pour les personnes qui ont facilement le vertige, car on cite qu’en 1895 une jeune dame y est tombée et n’a été retrouvée qu’à l’état de cadavre, puis l’on arrive au Chapeau.  Au Montenvers se trouve un hôtel spacieux, où l’on couche quand on veut faire la traversée du col du Géant.
Mon fils Georges avait pour voisin de table un charmant jeune homme M. Pierre Lecoeur qui était venu pour suivre les travaux du chemin de fer en construction. Il sortait de l’Ecole des ingénieurs des Pont et Chaussées, c’était un parisien. Sa mère et sa sœur, une fillette de 11 ans, Isabelle, étaient venues passer quelques jours avec lui.
Au début de notre séjour, nous nous étions liés aussi avec Madame Hulmann dont le mari était impresario de Sarah Bernhardt ; elle avait
Page 025 - son fils Lucien, sa fille Renée et Gilda, mignonne enfant de 2 ans, filleule de Sarah Bernhardt, de plus un jeune neveu, Louis, fils de sa sœur qui était elle-même une artiste. Nous avons fait ensemble l’excursion de la Flégère. La Flégère est l’un des contreforts de la chaîne des Aiguilles Rouges. On y monte en 3 heures par une succession de zigzags. De là, on a une vue admirable sur la chaîne du Mont-Blanc, l’aiguille Verte et celle du Dru sont en face.
Pendant la dernière quinzaine de notre séjour, nous avons eu à l’hôtel une famille parisienne, madame Alaret Taillefer, sa tante Melle de….. vieille fille de 75 ans, Melle Antoinette, fille aînée 31 ans, Melle Germaine 18 ans et Paula 17. C’était la veuve d’un célèbre avocat de Bordeaux et allié à l’Amiral (…)[22] de Colstorm. Ces jeunes filles étaient pleines d’entrain ; elles nous ont beaucoup amusés. Madame la comtesse de la Grille d'Estrade de Pampelonne parente du capitaine de vaisseau du même nom.
Page 026 - En quittant Chamonix, ces dames sont allées s’installer à Montreux (suisse) ainsi que la famille Ulmann. Nous-mêmes, nous nous sommes laissé entraîner à y aller en passant par la Suisse et nous n’avons pas regretté notre décision.
Nous avons fait ce voyage dans un break pouvant contenir à peine 6 personnes ; ces voitures sont de petite dimension parce qu’elles sont obligées de passer par des chemins très étroits.

Juillet 1901
Nous nous sommes laissés entraîner cet été par la famille Keller pour aller à Mens (Isère). Arrivés l’après-midi, nous en sommes repartis le lendemain au soir, ce pays est affreux, l’hôtel, ou plutôt l’auberge où nous logions, avait des hôtes très aimables : tels que madame Lombard et ses enfants (le père ingénieur Bienaimé), madame Gachon mère d’un médecin ; mon mari y avait retrouvé un de ses amis, le Commandant Panon Pelissier (protestant).
Page 027 - De Mens, nous sommes allés à Briançon Hautes Alpes, ville fortifiée à 1400 m.  Notre petit hôtel était en dehors de la ville, hôtel Bellevue, peu confortable ; papa nous y a laissés quelques jours seuls pour aller voir sa mère qui était très malade.
De Briançon, nous sommes allés à Grenoble, en passant par le col du Lautaret, la Grave, voyage dont nous avons conservé un bon souvenir ; nous avons passé toute la journée en car alpin jusqu’au Bourg d’Oisans, jolie petite station de montagne, puis nous sommes allés coucher à Grenoble, en passant par Vizille où se trouve un très beau château.
Le lendemain, nous sommes montés à St Pierre de Chartreuse, hôtel Victoria, où nous avons trouvé madame Pujo et sa fille Jane, Docteur et madame Duchâteau leur fille, madame de Neuville, sa fille Germaine et son fils jeune St Cyrien.



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Eté 1902
Monnetier du Salers Haute Savoie 750m.
Un chemin de fer à crémaillère vous conduit à Genève en 40 minutes. Simone et son petit André s’y trouvaient aussi. Les Keller, madame Sisteron, amie de Simone. Georges avait fait venir son ami Fernand avec son précepteur l’abbé Bibaud. Nous y avons trouvé quelques familles de Genève : les Janin, les Perret dont je n’ai pas conservé un bon souvenir, un docteur russe et sa femme parlant fort bien le français ; Madame  Maseimossiet et, deux petites filles Valla et Titania.

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Eté 1903
Revenus à Chamonix à notre petit hôtel de l’Europe, où nous étions bien mieux que partout ailleurs, c’est la villégiature qui nous avait été à tous la plus favorable. J’étais partie avec Léon et papa, Georges et même grand-mère étaient venus nous rejoindre. Notre bonne maman, malgré la défense du médecin avait tenu à venir. Rencontré de nouveau la famille Guilleman et l’institutrice de Nelly, madame Simonet, femme d’un professeur ; famille du colonel de Pistaye, sa femme, leur fils charmant garçon de l’Ecole Centrale, et deux jeunes filles germaine et Yvonne, famille Gayet (lui proviseur du lycée de Lons le Saunier), famille Rigal professeur de faculté, sa jeune fille s’était fiancée à l’hôtel avec un jeune homme de Pontarlier. 
Page 030 - Le 15 août, papa et Jojo sont rentrés à Toulon et grand-mère, Léon et moi, nous sommes allés à Brides-les-bains. Nous sommes tombés sur un hôtel détestable, chambres non moins affreuses ; un torrent nommé le Doron, coulait sous nos fenêtres avec un fracas assourdissant, qui nous empêchait de dormir, aussi n’y sommes-nous restés que trois jours à peine. J’ai oublié de dire qu’à Chamonix j’avais fait, avec la famille Guilleman, Jojo et Fernand, l’excursion de la Mer de Glace, avec retour par le Mauvais Pas. Je m’empresse de dire que M. Guilleman avait la bonté de se tenir du côté du glacier et me donnait la main ; il me racontait une foule choses intéressantes pour me distraire afin de détourner mon attention du précipice qu’il côtoyait si aisément.
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Eté 1904
De nouveau à Chamonix, Jojo ayant échoué à l’oral de son bachot, papa avait décidé de l’envoyer en Allemagne, à Nuremberg ; nous avions, comme l’année précédente, un jeune ménage Tieufel qui a bien voulu piloter Jojo à Nuremberg et lui choisir une pension. J’ai eu un bien vif chagrin en le voyant partir, car il n’avait que 16 ans et c’était un voyage bien long, 48h, et bien difficile, ne comprenant presque pas la langue du pays. Pendant son séjour en Allemagne, nous sommes allés à Plombières (Vosges) faire un traitement pour mon entérite. Descendus à l’hôtel de la Paix en face du Casino. Rencontré une famille de Paris monsieur et madame Simon et leurs fils jeune étudiant en droit. Nous nous sommes liés avec cette famille et sommes allés ensemble à la feuillée Dorothée, très jolie excursion.
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Eté 1905
Encore Chamonix. Simone et ses deux enfants nous y avaient précédés. Tante est venue avec nous. Madame Ferrat, sa mère puis mon Albert en congé (retour du Laos) et enfin Pierre, nous étions environ 12 de la même famille. Cette année, la nourriture de l’hôtel laissait à désirer car c’est le fils Cottlet venu d’Amérique qui était maître d’hôtel, mais il n’était pas fort en cuisine et de plus conseillé par sa mère il rognait sur tout.
Inauguration du Casino municipal, rencontré le chef d’orchestre du Casino de Toulon. Les Léonce Paul étaient à l’hôtel des Alpes.
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Eté 1906
La Bourboule. Grand-mère ayant été opérée de la cataracte, M. Vion nous a conseillé de l’emmener avec nous pour changer d’air. Toute la famille s’est transportée en Auvergne, sauf Pierre qui était au Tonkin, papa qui est resté à Toulon et Jojo dans une institution du Prado à Marseille pour travailler son bachot de philosophie. Les Tavernier y était aussi ainsi que madame Bœuf et sa petite fille. La Bourboule est une délicieuse petite station de montagne avec casino, théâtre, parc. On monte à Charlannes avec un funiculaire. De la Bourboule, nous allions facilement et souvent au Mont-Dore qui est à 1000 m mais moins agréable que la Bourboule. Nous sommes tombés sur un été très chaud qui ne nous a pas été profitable.
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Eté 1907
Revenus à Chamonix avec Léon seulement après nous être reposés un bon mois, nous avons suivi les conseils des Cottes (…)[24] et nous avons fait venir de l’Agence des voyages universels des coupons d’hôtel et de chemin de fer pour aller à Interlaken en passant par la ligne de Zweisimmen. Quel délicieux voyage ! Nous nous sommes arrêtés à Montreux, avons visité tous les environs, puis Berne, Interlaken. Nous sommes montés à St Beatenberg, jolie station de montagne au-dessus du lac de Thoune. Nous avons été enchantés de notre voyage.



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Eté 1908
Nous sommes allés dans le canton du Valais à Morgins, hôtel des bains. Nous y avons rencontré madame Gaubert et Camille, la famille Bourne qui ont été charmants pour nous ; le pays est très beau, nous sommes allés ensemble à Champéry. Notre hôtel contenait 350 personnes ; c’était un caravansérail. On ne connaissait que les personnes qui mangeaient à la même table : madame de Lavilléon, ses fillettes et son fils ; des jeunes filles suisses, trois sœurs, les demoiselles Lecoultre, beaucoup de parisiens, on s’y amusait beaucoup, on dansait chaque soir.
De Morgins, nous sommes allés terminer notre séjour d’été à Chamonix où nous avons trouvé à notre hôtel Mademoiselle Brochy de l’Opéra Comique et son amie une jeune artiste.
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Eté 1909
Canton du Valais. Champex sur les bords du lac de ce nom. Délicieuse station, ravissant paysage. Notre hôtel, bien situé et confortable, Hôtel des Alpes. Connu madame Larson et sa mère, la famille Rey d’origine suisse habitant Paris. Nous n’y avons passé que 15 jours étant limités par le temps ; nous sommes allés de là à Martigny, Viège et Zermatt, H. du Gornergratt. Montés par le funiculaire au Gornergratt, ascension des plus intéressantes, Zermatt est un centre d’excursion mais on n’y séjourne pas comme à Chamonix dont la vallée est bien plus belle. Au retour de Zermatt, nous sommes allés à Berne voir le docteur Dubois.

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Eté 1910
Je suis allée avec les Gaultier à Gréoux, au retour je devais aller à la Bourboule avec mon fils Albert, mais en arrivant à Toulon j’ai trouvé la maison sans domestique, notre vieille Marie était allée chez elle et grand-mère à la campagne de Tamaris Gros Pin  où étaient les Ferrat et les Rat. Je ne suis donc pas repartie, ne pouvant laisser ma famille avec une domestique nouvelle. J’ai bien souffert cet été de névralgies car j’allais voir maman à Tamaris et l’air de la mer me rend malade. Les Ferrat sont rentrés fin août pour se préparer à recevoir leur fille  (15 septembre).
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Eté 1911
Les Ferrat et Rat ont passé leur été au Cap Brun à la Simone. Je  n’ai donc pas pu partir pour ne pas laisser ma bonne maman seule, c’est l’été le plus chaud que l’on ait vu depuis bien des années, aussi ai-je bien souffert. J’étais très maigre et très pâle.

Eté 1912
Nous avons choisi une station extrêmement agréable « Engelberg » au-dessus du lac de Lucerne.
Partie très malade de Toulon, je me suis remise en route, j’ai bien mangé et bien dormi à partir de Berne. Puis le lendemain, nous sommes allés à Lucerne, ville très coquette qui nous séduits. Nous avons fait une heure de bateau sur le lac des 4 cantons et
Page 039 - une heure de funiculaire pour arriver à Engelberg, très jolie station, très animée, d’immenses hôtels de 3 et 400 personnes avec concerts 3 fois par jour dans les parcs des grands hôtels. Nous étions à l’hôtel National, très confortable, ascenseur, chauffage central. Fait connaissance avec un  vieux ménage strasbourgeois, docteur Goldsmith, son gendre et sa fille docteur Leblanc, Colonel Baratier, sa femme et 3 enfants, madame Marc et ses filles de Vienne (Isère), Lippman Pt d’horlogerie à Besançon, sa fille, Mr et Mme Broch. Léon nous a quittés plus tôt pour rentrer par les lacs italiens et papa et moi nous sommes allés passer dix jours à Lucerne et Zurich. Nous avons fait un crochet pour aller revoir Chamonix que j’avais délaissé depuis si longtemps.


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Eté 1913
Grindelwald au-dessus d’Interlaken. Belle et grandiose station, superbe paysage, Hôtel Bristol. Vue sur les grands glaciers. Glacier supérieur, nous y sommes allés d’abord en voiture jusqu’au pied puis avec un ascenseur aérien sur deux câbles, partant du pied, et montant au sommet. C’est très impressionnant, je n’aurais jamais cru pouvoir y monter. Grottes superbes de la Luthenie. Nous sommes allés à la petite Seherdig et à Eugergreeth. Avons attendu le chemin de fer descendant de la Jungfrau dans une galerie avec deux degrés au-dessous de zéro. J’étais gelée, je suis allée me chauffer au radiateur électrique qui se trouvait dans la petite cabane de l’employé du train.
Page 041 - Avons fait connaissance avec une charmante famille Camarandi dipette de Mila, sa femme et leur fils Giuseppe 12 ans,  une veuve de Chambery, Madame sa fille Suzanne et le fils. De la Suisse, nous sommes allés, papa et moi, à Châtel-Guyon pour faire une saison. Hôtel Regina, vu Olivier notaire de Toulon, une jeune fille charmante melle Yvonne Chabert et sa grand-tante Mme Despiney de Mâcon, M. Reygnier de Rouen, la femme d’un notable d’Oran, voisine de chambre, sa fillette Eugénie et une marquise portugaise.




[1] Mot manquant
[2] Mot illisible
[3] Léon Tajasque, son fils né en 1883
[4] Séraphine Héraud, épouse Dupuy
[5] Marie Dupuy
[6] Cuirassé français navigant entre 1887 et 1911
[7] Mot illisible
[8] Il s’agit de l’Hôtel Daunou, rue Daunou
[9] Coffre précieux où l'on conserve les reliques d'un saint
[10] Commune française, située dans le département des Ardennes en région Champagne-Ardenne (à 22 km de Charleville-Mézières)
[11] Poste frontière entre la France et la Suisse
[12]  S’écrit Leysse en réalité
[13] Sommet du massif de la Chartreuse (Isère) culminant à 2 026 m
[14] S’écrit Bonal en réalité
[15] supprimé
[16] Chamoniardes
[17] Mot illisible
[18] Mot illisible
[19] Mot illisible
[20] Mot illisible
[21] Une moraine est un amas de débris rocheux, érodé et transporté par un glacier ou par une nappe de glace.
[22] Mot illisible
[23] supprimé
[24] Mot illisible

Un grand merci à Coco qui m’a beaucoup aidée avec ce document et qui a fait un travail remarquable de transcription !

Bientôt, la suite du récit de mon ancêtre décrivant la 1ere guerre mondiale à travers les yeux d’une mère.

Retrouvez la généalogie de Léontine DUPUY sur mon arbre en ligne sur Geneanet en cliquant ICI.

FIN.


8 commentaires:

  1. Merci pour ce partage, quel trésor ce journal !

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  2. Ce journal est une vraie merveille !

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  3. Merci ! oui, c'est un vrai trésor que je suis heureuse de pouvoir partager !

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  4. Très intéressant. Elle fréquentait du beau monde, ton AAGM... et alle aimait voyager! C'est amusant de lire un texte décrivant des lieux que l'on connaît. La mer de glace a bien fondu, depuis.

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    1. N'est-ce pas ! Le texte est super vivant et on s'y croirait !

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  5. Je travaille sur un fonds de correspondance contenant des lettres et journaux intimes du XIXe siècle. En lisant les récits de Léontine le style m'est tellement familier que je cherchais les similitudes, ces familles auraient pu se rencontrer.
    Tu as choisi de dactylographier l'intégralité du document ? Pour ma part je numérise en prenant des notes.

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  6. En fait, c'est ma tante qui m'a aidée à faire la transcription du journal. Elle a donc dactylographié le texte, ce qui m'arrange beaucoup ! Et moi, je me suis servie de mon logiciel de généalogie (Heridis) pour vérifier et corriger la transcription avec le mode déchiffrage (partie texte en haut de la page et partie image en bas).

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  7. c'est super gentil de me citer mais je n'ai fait que taper le texte, passionnée par ce qu'il contenait. Florent a corrigé quelques noms de lieux qu'il connaît bien puisqu'il a vécu à Chamonix. Vive Marine et son site

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