Comme beaucoup
de mes amis bloggeurs, le mois de juin a été très intense. Trop ?
Oui, je crois avoir
fait une overdose de généalogie. Est-ce possible ?
Oui, je crois
que c’était trop.
Trop de temps
passé devant mon ordinateur, généralement la nuit puisqu’il faut bien
travailler le jour.
Trop de temps
sans mes enfants et mon mari.
Trop
d’écriture, moi qui n’avait publié qu’à peine une quinzaine d’articles. Alors
vous pensez ! 26 en 1 mois !
Trop la course
contre la montre, moi qui aime prendre mon temps pour faire des recherches minutieuses
et rebondir d’une source à une autre.
Trop la tête remplie
par ce challenge tout le temps, tout le temps, tout le temps, sans répit
pendant plus de deux mois. A d’abord trouver un thème et commencer à chercher
des idées de correspondance avec l’alphabet, le doute d’avoir trouvé LE thème
qu’on pourra décliner en 26 articles, décider que non, çà n’ira pas. Chercher,
chercher. Se dire qu’on a trouvé tellement de documents dans le placard de sa
grand-mère décédée à peine trois mois plus tôt, que ce serait dommage de ne pas
les exploiter. Mais y a-t-il matière à écrire un article sur chacun de ces
documents ? Car je ne connais pas bien ce côté-là de la famille. Seulement
un arbre avec quelques dates et encore, pas toutes. Si j’utilise ces documents,
il va falloir scanner, déchiffrer, transcrire, exploiter, compléter et ensuite
écrire ! 26 fois !
En même temps,
je n’arrive pas à écrire un article si je ne fais pas de recherche.
Impossible
pour moi d’écrire sur des recherches effectuée même un mois avant. Je dois être
dedans. Alors ?
Alors on se
lance. On se dit que ce n’est pas grave si on n’y arrive pas. Que cela doit
rester un plaisir. On se retrouve entre blogger sur twitter et on voit que les
autres aussi ont des sueurs froides en pensant au travail à fournir. On se motive.
On se tient au courant.
As-tu trouvé
ton thème ? En es-tu content ? Combien d’idée d’articles as-tu ?
Combien d’articles rédigés ? On se donne des objectifs…
En février, je
commence à y penser. Comme çà, juste de temps en temps. Et je note les idées
qui me trottent dans la tête (Merci encore Sophie pour Evernotes !).
En mars, j’y
pense plus souvent, en me disant que les jours défilent plus vite que prévu et
qu’il va falloir se mettre au boulot. En même temps, il y a le temps, le
challenge démarre le 1er juin ! Oui, mais 1 article par
jour ! Et avec des recherches ! Et des scans ! Beaucoup de
scans !
Avril, je suis
décidée pour mon thème et j’ai déjà fais correspondre quelques lettres de
l’alphabet avec certains documents en ma possession. Il y a des documents que
je n’avais jamais vus et dont l’écriture est difficile. Je sais déjà que je
vais perdre du temps à la transcription. Est-ce vraiment nécessaire ? La
réponse est évidente quand je me demande ce que moi je recherche quand je lis
un article. Çà va être long…
Et il faut
assurer en même temps pour les généathèmes. Un article par mois. Ne pas
flancher. Continuer aussi les recherches sur d’autres fronts. Je me dis qu’au
moins, je n’ai pas de matière première à chercher. Tout est avec moi, dans ce
bureau où je passe beaucoup, beaucoup de temps… et ce n’est que le début !
Les vacances
d’avril arrivent. Je pars en Bretagne avec mon mari et mes enfants pendant une
semaine…. dans la maison familiale où il n’y a ni ordinateur, ni internet.
Comment
puis-je fin avril ne pas travailler sur ce projet alors que je vais avoir du
temps libre ? Impensable alors que je sais déjà qu’il va falloir y passer
toutes mes soirées dès le début du mois de mai ! Moi qui peux très bien
vivre sans ordinateur (je n’ai pas dit sans smartphone !), me voilà
enchaînée à la machine. Trouvé une solution, coûte que coûte.
Me voilà
rassurée. J’ai emprunté un ordinateur. Maintenant, entre les sacs à préparer
avec les maillots de bain et les pulls chauds, les k-ways et les sandales en
plastiques (et oui, à Pâques en Bretagne, on peut avoir un temps magnifique ou
de la pluie qui vous transperce les os toute la semaine !), je scanne, je
scanne, encore et encore. Je prépare mes fichiers car sans internet, je dois
profiter de la semaine pour transcrire le maximum de pages.
Je dois aussi
trouver mon idée du généathème d’avril : « trouver un ancêtre, passez
le à la moulinette des archives (municipales, départementales, militaires,
familiales) et ressortez-en une histoire. »
Moi qui ne
suis en Bretagne que 3 semaines par an, je décide de chercher des informations
sur mon arrière-grand-mère Victoria aux archives de Quimper (29). C’est grâce à
Victoria que je me suis intéressée à la généalogie et je pense aussi grâce à
qui je suis si attachée à « ma » Bretagne alors forcément, je creuse,
je creuse… ce sera je crois l’un
de mes plus beaux généathèmes, en tout cas, l’un de ceux dont je suis le
plus fière… Mais c’est autant de temps en moins pour le challenge !
Source : http://www.morguefile.com
Mai est déjà
là ! Désormais, c’est la course ! Il faut absolument qu’avant la fin
du mois, j’ai rédigé la moitié du challenge ! Avec en plus un article de généathème
sur la seconde guerre mondiale, moi qui ne suis pas du tout à l’aise avec
cette période ! 14 articles ! en 1 mois ! J’en ris toute seule
tellement je trouve çà cocasse ! Encore une nouvelle phase ! Dans
quelle galère me suis-je fourrée ! Heureusement, j’ai déjà mes documents
pour le généathème. J’avais envoyé il y a quelques mois une demande au Service
Historique de la Défense à Caen pour trouver des informations sur mon
grand-père.
Pour se
motiver, ne pas flancher, on annonce qu’on participe à ce grand projet. Au
moins, si on l’écrit sur le blog, on n’a pas le choix, on doit y aller !
Alors on ne
s’arrête plus : tous les soirs, dès la fin du dîner, je file dans mon
bureau et m’enferme jusqu’à ce que j’ai terminé une recherche ou une
transcription ou la rédaction de l’article, parfois jusqu’à très tard dans la
nuit.
Je mets mon
calendrier du challenge sur le mur à côté de moi et je soupire de soulagement
quand enfin, je peux faire une croix sur une case : l’article est rédigé,
mis en page et programmé. Ouf !
Les
sauvegardes deviennent aussi mon obsession ! Et si je perdais tout ?!
Alors je copie
en double, en triple, juste au cas où !
J’ai
l’impression d’être comme Alice, tombée au fond du trou, dans un monde magique.
Tout n’est que
généalogie. J’étudie un ancêtre, je tiens dans mes mains un document original
qui a plus de 100 ans à l’album photos de ma grand-mère quand elle est enfant, ou
à un souvenir gardé précieusement au fond d’une boite. J’ai l’impression de
vivre dans un autre siècle toutes les nuits. C’est beau, mais perturbant. Il
faut s’arracher à chaque fois à cette famille retrouvée, à son histoire
familiale et retrouver la réalité.
Il se trouve
que le dernier jour de mai, le 1er jour du challenge, je participe à
une cousinade organisée en l’honneur de l’anniversaire de 3 cousines dans la
maison familiale où vivait en partie ma grand-mère Yvette, dont la généalogie est
le thème de mon challenge.
Tout le monde
s’intéresse à mes recherches et à hâte de découvrir mes trouvailles.
J’avoue que
cela a été particulièrement motivant et que c’est tombé exactement au bon
moment. Cela m’a donné un regain d’énergie pour entamer le mois de juin qui je
le savais allait être épuisant. Je n’avais pas atteint mon objectif de rédiger
13 articles même si je n’en étais pas très loin et il allait falloir tenir sur
la longueur.
Juin. Je ne
pensais pas qu’un mois pouvait être aussi long… et aussi court !
Ceux qui ont
vécu le challenge me comprendront.
Découvrir
encore et encore des documents jamais vus, pouvoir toucher du doigt la vie de
mes arrière-arrière-grands-parents... J’ai passé des moments magnifiques où
j’avais l’impression d’être en leur présence.
Mais la
pression… compter chaque jours combien d’articles il reste à écrire. Combien de
jours pendant lesquels j’allais être tranquille car mes articles sont déjà
prêts… tout çà pour écrire de nouveau.
Cette
course ! ce marathon ! ce stress !
Et puis il y a
aussi la lecture. Celle des autres blogs. De ceux qui vous soutiennent, que
vous soutenez à travers seulement 140 caractères (nombre maximum de lettres
pour former un message sur twitter). Découvrir de nouveaux venus dans la sphère
des généabloggeurs et voir qu’ils ont un réel talent pour vous tenir en
haleine. Découvrir les idées de thèmes, la déclinaison de l’alphabet incroyable
alors qu’on a cherché pendant des heures quel mot on pouvait rattacher à un
article. 60 participants ! 60 blogs à lire ! 60 articles chaque jour
ou presque car certaines personnes n’ont pas fait toutes les lettres.
On n’imagine
pas si on ne le vit pas.
Et puis la fin
du mois approche, et on se dit que finalement, on va peut-être y arriver.
Jusqu’au
dernier soir, on travaille d’arrache-pied pour le sortir, cet article !
Je n’avais
qu’une pensée, les derniers jours, c’était que j’allais pouvoir enfin dormir !
Dormir,
dormir, dormir ! çà sonnait comme un mantra.
Je n’ai
généralement pas besoin de beaucoup de sommeil mais là, dormir en moyenne 5 heures
par nuit depuis plus d’un mois, je n’en pouvais plus.
Et puis le grand jour est arrivé ! On y était ! C’était la fin ! LIBRE !
Libre de faire
ce qu’on veut ! Libre de passer du temps aux choses !
Libres de
câliner mes enfants et de passer la soirée avec mon mari !
Libre de
penser à autre chose !
LI-BER-TÉ !
A ce
moment-là, j’ai comme ouvert les yeux! J’ai vu dans quel état était la maison…
Vous pensez ! Je suis entourée de 4 hommes ! J’ai vu à quel point
j’avais manqué à mes enfants, et à mon mari qui a dû assurer d’autant plus à
tous les niveaux. A mon jardin qui ressemblait à un champ en friche !
Heureusement,
les vacances sont arrivées très vite. Et avec elles, j’ai retrouvé le goût de
donner du temps au temps.
Maintenant que
la rentrée est passée et que l’on retrouve tous un rythme normal, je me dis
qu’il est temps de renouer avec mes projets. Trier ces photos, finir de les scanner….
Et quand
j’aurai envie d’écrire, je m’inspirerai peut-être des
nouveaux généathèmes proposés par Sophie Boudarel !
Je vous invite
aussi à lire le très
bel article écrit par mon mari au sujet du challenge et du bouleversement
que cela peut engendrer dans une famille.
Il m’en a fait
la surprise en me le montrant le lendemain de mon dernier article !
Je le remercie
d’avoir attendu le dernier jour car je crois qu’à lire tous ces mots noirs sur
blancs, j’aurai arrêté avant la fin !
FIN.