Aujourd’hui,
c’est 2 généathèmes en 1 ! Je vous propose en effet mon organisation, thème du mois de septembre proposé par
Sophie Boudarel, pour découvrir un
autre villages de mes ancêtres : Quimperlé.
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Source : Arbre de parenté - Heridis |
Première étape : pourquoi ce village ?
Comme vous
avez pu le lire dans
un précédent billet, mes grands-parents paternels étaient
apparentés ; ils étaient en effet cousins au 8
e degré (voir ci-contre).
Le couple
dont ils sont issus tous les deux : Abraham YVONNO et Émilie CHAUVEL sont
nés et ont vécu dans le même village : Quimperlé (29).
Seconde étape : trouver l’occasion !
J’ai donc profité
de mes vacances estivales à
Concarneau (29) et d’une journée particulièrement
ensoleillée pour aller découvrir ce village qui est à peine à 30 minutes de la
maison familiale.
Troisième étape : Renseignements sur la ville
Quimperlé
est une commune française située dans le
sud-est du Finistère (29), à 20 km au nord-ouest
de Lorient et à 44 km à l'est de Quimper. D'un
point de vue historique, la ville appartient à la Cornouaille (ancienne
division politique et religieuse de la Bretagne disparue à la Révolution).
Le nom
Quimperlé
vient de
kemper, « confluent » en breton, et de
Ellé une
des rivières qui traversent la ville. La ville se situe en effet au point de
confluence de l'Ellé et de l'Isole. Celles-ci se rejoignent pour donner
naissance à la Laïta, une
ria longue d'une quinzaine de km soumise à la marée, qui fut
navigable et permit à Quimperlé d'être un port de mer.
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Quimperlé
Source : photo personnelle 2013 |
Armoiries et
blason de Quimperlé
D'argent
semé de mouchetures d'hermine de sable, au coq de gueules, membré et crêté
d'or.
On distingue
traditionnellement la « ville haute » et la « ville
basse ».
La
« Basse Ville » (centre aristocratique et religieux) s'est développée
autour de l'église Saint-Colomban dont il ne subsiste plus qu'une façade et de
l'abbaye bénédictine Sainte-Croix de Quimperlé tandis que la « Haute
ville » s'est développée autour de l'église Saint-Michel et de sa place
(centre d'origine commerçant).
Quatrième étape : Recherches préalables avant le
déplacement
Découvrir le
village de ses ancêtres est toujours émouvant, et l’on essaye de trouver
certains lieux qu’ils ont pu fréquenter. Mais un village dans les années 1800 peut
devenir une ville beaucoup plus importante ! Ainsi Quimperlé
qui connaissait 5 617 âmes en 1800 est aujourd’hui une ville de plus de 11 700
habitants (source : INSEE 2010).
Alors pour
essayer de retrouver les traces de ses ancêtres sur place et donner un sens à ces recherches, mieux vaut étudier
les registres disponibles sur le site internet des archives départementales (
http://www.archives-finistere.fr )
et trouver en amont les adresses exactes des sites à visiter.
Naissances –
Mariages – Décès – Recensement… Il faut étudier les actes concernant le couple
et sa descendance afin de reconstituer les évènements qui ont marqués la vie de
nos ancêtres.
Je me suis donc
intéressée à Abraham et Émilie, mes ancêtres à la 7e génération.
Étienne « Abraham » YVON est né le 18 janvier 1797 à Quimperlé. Il a la
particularité d’avoir un frère jumeau, Amant Fidel Constant.
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Naissance d'Abraham et Amant YVON
18/01/1797
Source : AD 29 - 1 MI EC 289/1 |
L'an cinq de la République une et indivisible, le vingt neuf nivôse
avant midi, devant nous Maire Capitaine agent municipal Chargé
des registres de l'Etat civil en la commune de Quimperlé département
du Finistère, s'est présenté François YVON âgé de trente sept ans, assisté
d'Etienne Marie LEBRETON âgé de quarante neuf ans, et de Jacques BINET
âgé de quarante trois ans, tous de cette commune déclare que ce jour à
quatre heures du matin Marie Charlotte CRACH sa femme est accouchée
En sa demeure de deux garçons , à qui on a donné les prénoms d’Étienne
Abraham, et le second Amand Fidel Constant, tous deux jumeaux, d'après
laquelle déclaration que les témoins nous ont certifié véritable Et la
représentation qui nous a été faite des deux enfants, nous avons rédigé...
Leur père François YVON, qu’on appelle aussi
YVONNO, est né en 1760 au Faouët dans le Morbihan (56) à seulement 22 km de
Quimperlé.
Il a rencontré Charlotte
CRACH, qui a huit ans de moins que lui et qui est originaire de Quimperlé.
C’est dans son village à elle qu’ils se sont établis. Lui en tant que menuisier
et elle cabaretière.
Mais en
1804, Charlotte décède alors que les jumeaux n’ont que 7 ans. Deux ans plus
tard, c’est leur père, François qui disparait.
Qui s’est alors
occupé des enfants ? un oncle et une tante ? L’État ?
Certaines questions restent encore sans réponse.
Abraham
reparait dans les registres en novembre 1820 lorsqu’il se
marie avec « Émilie » Julie Corentine Catherine CHAUVEL. Il est alors
sabotier et habite Quimperlé.
Elle, c’est
une jeune fille de 20 ans qui est donc encore mineure. Elle est née en 1800 à
Quimperlé.
Son père,
originaire de Tonquédec dans les Cotes
d’Armor (22) était sabotier, tout comme
l’homme qu’elle va épouser ; il est mort alors qu’elle n’avait que 16 ans
et c’est sa mère, Marie Julienne COLIN, native de Quimperlé et elle aussi
cabaretière (les similitudes vont quand même loin !) qui fait vivre la
famille. Outre Émilie qui est née en 1800, il y a Jean né en 1802, Michel né en
1805, Julienne en 1810, René en 1813 et Joseph en 1815.
Ils se
marient donc le 25 novembre 1820 à Quimperlé.
Mariage d'Abraham YVON et Émilie CHAUVEL - 25/11/1820
Source : AD 29 - 1 MI EC 289/11
Ils auront
de nombreux enfants : Émilie en octobre 1821, l’arrière-grand-mère de mon
grand-père paternel ; Jean-Marie en décembre 1822, l’AGP de ma grand-mère
paternel, Yves en février 1824, Marie-Renée en février 1826, Marie-Françoise en
février 1827, Pierre Abraham en avril 1829, François Abraham en aout 1831,
Cécile en juin 1834 et Julien en janvier 1836.
Malheureusement,
plusieurs décèderont à un jeune âge : Marie Françoise en 1827 à l’âge de
10 jours, Yves en mai 1834, 3 mois après avoir fêté ses 10 ans, et Cécile en
mars 1836 à presque 2 ans.
C’est donc
au total 6 enfants sur 9 qui atteindront l’âge adulte.
Tous ces
actes nous permettent d’apprendre de nombreux éléments sur cette famille.
L’évolution
du nom de famille
On peut
remarquer que déjà en 1797, il y a une ambiguïté sur le nom de famille. En
effet, sur l’acte de naissance d’Abraham et son frère jumeau Amant, c’est le
nom YVON qui est noté pour le père et les enfants mais à chaque fois, la fin du
nom a été barrée.
Extraits de l'acte de naissance de Abraham et Amant YVON -
18/01/1797 - Source : AD 29 - 1 MI EC 289/1
En 1820, c’est
sous le nom d’ YVON qu’Abraham épouse Emilie,
Extrait de l'acte de mariage d'Abraham YVON et Émilie CHAUVEL - 25/11/1820
Source : AD 29 - 1 MI EC 289/11
mais il est
noté qu’Abraham YVON est"Fils majeur de François YVON Dit YVONNO".
En 1821, lorsqu’il
déclare la naissance de sa fille Émilie, c’est au nom de YVONO (avec 1 seul N) qu’il l’enregistre
et qu’il se fait nommer.
Mais à
partir de 1822, ce sera sous le nom de YVONNO (avec deux N) qu’il déclarera son
nom et ses enfants.
L’évolution
de l’éducation
A travers
les actes d’État civil, on remarque qu’Abraham ne sait pas signer au début de
son mariage.
En effet, en
1820, lorsqu’il épouse Émilie CHAUVEL, il est noté « le contractant ayant
déclaré ne savoir signer ». Par contre, sa jeune épouse signe,
même si l’orthographe du nom de famille n’est pas fidèle à son nom officiel.
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Signature d’Émilie CHAUVEL sur son acte
de mariage - 25/11/1820Source : AD 29 - 1 MI EC 289/11 |
Ce n’est qu’à
partir de 1829, à la naissance de son fils Pierre Abraham qu’on voit apparaitre
la signature d’Abraham ; d’abord d’une écriture maladroite en 1829
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Signature d'Abraham YVON DIT YVONNO - 1829Source : AD 29 |
Et puis d’une
écriture plus affirmée à partir de 1831
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Signature d'Abraham YVON DIT YVONNO - 1831Source : AD 29 |
Les différents
domiciles
Au fil des
actes, on remarque que la famille YVONNO a changé de domicile de nombreuses
fois.
En 1820,
lorsqu’ils se marient à Quimperlé, nous n’avons pas d’indication sur le lieu
exact d’habitation des époux ; on sait seulement qu’ils sont « domiciliés
en cette commune ».
Ils
habiteront à Quimperlé pendant presque 20 ans, passant entre autres de la Rue
des Chambriers à la Grand Rue, puis à la rue Saint Sébastien avant de déménager
à Quimper (29) ou ils déclareront la naissance de leur dernière fille en 1840.
Dix ans plus
tard, en 1850, ils seront domiciliés à Lambézellec à la périphérie de Brest
(29).
C’est dans
cette commune qu’Émilie décèdera le 20 septembre 1855.
Son mari
Abraham retournera à Quimper chez sa fille Émilie et son gendre Prosper CHAVET
où il décèdera le 21 octobre 1858 à l’âge de 61 ans.
Quatrième étape : Découverte de la ville
Après toutes
ces recherches, j’ai donc décidé d’aller explorer le village de mes ancêtres.
Comme la
mairie est un passage obligé pour tout voyage généalogique, je me renseigne sur
les jours et les horaires d’ouverture de la mairie (cela évite souvent de
grandes déconvenues !).
Me voici
donc parée avec ma tablette contenant mes recherches, mon cahier et mon crayon
et bien sûr un appareil photo !
Je vous
passe ma visite à la mairie qui ne m’a pas apportée grand-chose étant donné que
le couple qui m’intéresse vivait à une date antérieure aux documents qu’elle
garde sur place (il faut prendre RDV aux archives municipales pour les actes
antérieurs à 1909).
Je me suis
promenée sous le soleil du mois d’août dans la basse ville où on peut remarquer
de nombreux vestiges du passé et notamment
L'Abbaye Sainte-Croix
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Source : Photo personnelle 2013 |
Une des plus puissantes abbayes de
Bretagne, elle fût fondée vers 1029-1050. L'église, d'inspiration
poitevine, est un chef d’œuvre de l'art roman. Elle est remarquable par
son plan circulaire inspiré du Saint-Sépulcre de Jérusalem, par sa
crypte, son chevet, son chœur des moines et ses chapiteaux. L'édifice
abrite un mobilier très riche, une des plus anciennes Mise au Tombeau de
Bretagne, un retable Renaissance, des statues remarquables, un Trésor.
L'écroulement en 1862 du clocher du XVIIe s a détruit la moitié de
l'église ; son classement comme monument historique dès 1840, a favorisé
sa reconstruction à l'identique de 1864 à 1868. En raison de
l'occupation des bâtiments du couvent par la gendarmerie, la visite du
cloître (fin XVIIe s) est réglementée.*
On y trouve une magnifique
Mise au tombeau
ainsi qu'un superbe
retable
Les Halles
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Source : Photo personnelle 2013 |
Ces halles construites en 1887 sont un bel exemple de l'architecture
industrielle de la fin du XIXe s, ossature de fer forgé, pignons en
briques ornementées, aération, auvents protecteurs pour les marchands
extérieurs, derniers perfectionnements techniques. Réclamées depuis le
début du siècle, elles ont été construites à l'emplacement d'un îlot de
maisons médiévales, par Alexis Savary, le maire qui fît entrer Quimperlé
dans la modernité : écoles, hôpital, abattoir, eau courante... L'état
de l'ossature en fer a conduit à une réhabilitation complète du bâtiment
en 2002, opération qui a valu à la ville le ruban du Patrimoine.*
L'ancien quartier aristocratique
Jusqu'à la Révolution, la rue
Brémond d'Ars est le quartier aristocratique ; une vie mondaine anime
les différents hôtels particuliers des XVIe-XVIIIe s dont on peut
admirer encore les belles façades. La rue abrite alors le centre du
pouvoir :
- religieux et politique à travers la puissante abbaye de Sainte-Croix, seigneur de la ville
- judiciaire, on accédait au bâtiment de la sénéchaussée par l'escalier du "Présidial", près de la prison,
- civil, la communauté de la ville y siégeait,
- en partie économique grâce aux halles.
Dès
le XIIIe s, ce cœur stratégique de la Basse-Ville est protégé par la
construction de murailles le long des rivières et par le creusement d'un
fossé entre l'Elé et l'Isole, faisant d'elle une île.*
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Façade de l’église Sainte Colomban - Rue Brémond d'Ars
Source : photo personnelle 2013 |
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Maisons Rue Brémond d'Ars
Source : photo personnelle 2013 |
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Ancienne prison
Source : photo personnelle 2013 |
L'Abbaye Blanche
Ancien couvent des dominicains, l'Abbaye fondée par le duc Jean 1er Le Roux au XIIIe s porte désormais le nom de son épouse Blanche de Navarre.
On y trouve aujourd'hui le quartier du Bourgneuf.
C’est assez
émouvant de se promener en se disant que ses ancêtres ont aussi connu ces
bâtiments et que l’on marche dans leurs pas…
Mais l’émotion est la plus vive
lorsque l’on se retrouve dans les rues où ils ont habités.
Beaucoup de noms de rues ont changé
depuis les années 1800 et je n’ai pas encore eu l’occasion de chercher la
correspondance avec celles d’aujourd’hui.
J’ai quand même pu trouver (par le
plus grand des hasard !) la rue Saint Sébastien où Abraham, Émilie et leurs enfants ont vécu dans les
années 1836.
Il s’agit de la Rue Dom Morice dans
laquelle se trouve la Maison des Archers.
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Gravure du Quimperlois
Adolphe Beaufrère (1876-1960)
Source : Panonceau historique de Quimperlé |
La Rue Dom Morice et la Maison des Archers
La rue
dédiée au dominicain né à Quimperlé et auteur d'une Histoire monumentale
de Bretagne, s'appelait autrefois Rue Saint Sébastien du nom d'une chapelle
proche. Dans cette rue pittoresque, on peut admirer plusieurs maisons en
pans de bois : au n°9, la plus ancienne maison de la ville datée de
1500 environ, correspond à une échoppe tout en profondeur ; au n°8, la
maison dite des Archers, une belle maison bourgeoise sur cinq niveaux,
avec façade sur rue et décoration "en brins de fougères" daterait du
milieu du XVIe s ; la Ville y propose expositions et spectacles ; au n°4
la maison la plus récente, du XVIIe s, comme le prouvent l'absence
d'encorbellement et un décor "exotique", évocateur des nouvelles
explorations.*
Rue Dom Morice, anciennement Rue Saint Sébastien
Source : photo personnelle 2013
Enfin, on ne
peut faire un voyage généalogique sans passer par le cimetière…
Celui de
Quimperlé est comme beaucoup d’autres sur les hauteurs de la ville. Il date au
moins du 16e siècle, époque de la construction de la chapelle Saint-David qui
s'élève en son centre.
Les
registres ne remontent pas jusqu’au couple YVONNO / CHAUVEL mais j’y ai trouvé
4 tombes au nom de CHAUVEL, qui fera, j’en suis sûre, un très bon sujet pour un
prochain article !
FIN.
*Source : Panonceaux historiques de la ville de Quimperlé