lundi 23 juin 2014

#ChallengeAZ : T comme Testament

Entamons cette dernière semaine de challenge avec le T comme Testament !

Pour continuer à vous raconter la vie des ancêtres de ma grand-mère Yvette, je voudrai vous présenter le Testament de son arrière-grand-mère Thérèse FABRE, veuve de Louis TAJASQUE.
  


Testament de Thérèse FABRE du 2 mars 1898 à Cannes (06)
Source : Archives familiales
-> Cliquez sur le titre pour accéder au document en ligne


Comme vous l’avez lu dans l’article consacré à leur Contrat de mariage ou à celui du Partage des biens de Louis, le couple Louis TAJASQUE et Thérèse FABRE s’est marié en 1831 à Cannes (06), et a eu plusieurs enfants, notamment Jacques (mon AAGP), Adélaïde et François les seuls à avoir atteint l’âge adulte.

Louis, d’abord marin puis brigadier des douanes à Antibes (06) où il vit avec sa famille, reviendra habiter la ville de Cannes à sa retraite vers 1865.
Ils habiteront alors au 10 Quai Saint Pierre dans la même maison que leur fille Adélaïde, son époux Auguste ALBRAND et leur fils Marius.

En 1870, le couple décide de partager ses biens « plus spécialement susceptibles de discussions (…) dans la vue de prévenir les difficultés qui pourraient survenir entre leurs enfants » (source :  Partage des biens de Louis Tajasque) 

Louis décède quelques années plus tard le 29 mai 1877 à son domicile Quai Saint Pierre alors même que son fils Jacques attend son premier enfant, Albert (mon AGP), qui verra le jour deux mois plus tard.

Thérèse, sa veuve, habitera toujours  à Cannes, d’abord avec son fils François avant de vivre avec sa fille Adélaïde devenue veuve en 1889.

Le 2 mars 1898, Thérèse, alors âgée de 89 ans, décide de faire venir le notaire afin de rédiger son testament.

Elle reçoit chez elle au 70 rue Grande, Me Aimé TERRIS , « dans une chambre du deuxième étage éclairée par une fenêtre sur la rue Grande où la testatrice a été trouvée alitée ».

Sa fille Adélaïde est présente et Thérèse a fait venir aussi, comme l’exige la loi, des témoins qui ne sont « ni parent ni allié ». et qui sont au nombre de quatre :  il y a un négociant en vins,  un mécanicien de marine, un marchand crépin (marchand fournissant les cordonniers) et un boucher.

Thérèse, déclarée « saine d’esprit, ainsi qu’il est apparu aux témoins et du Notaire a  dicté au dit Notaire, en présence des dits témoins son testament ainsi qu’il suit : »

«Je donne et lègue par préciput et hors part à ma fille Adélaïde Tajasque, veuve de M. Auguste Albran, demeurant à Cannes 70 rue Grande, toute la portion de ma succession dont la loi me permet de disposer et ce en pleine propriété pour en jouir dès le  jour de mon décès. Je révoque tous précédents testaments voulant que le présent soit seul exécuté comme contenant mes dernières volontés. »

Le testament, après avoir été « écrit en entier de la main de Me Terris, tel qu’il lui a été dicté par la testatrice » a été « lu à la testatrice qui a déclaré qu’il contient bien ses volontés et qu’elle y persiste. »
Me TERRIS lui demandant de signer, elle « a déclaré savoir signer mais ne le pouvoir à cause de la faiblesse de sa vue ».

L’histoire… ou plutôt le testament ne dit pas quels étaient les biens de Thérèse à ce moment là, surtout que le partage des biens avait été fait en 1870, mais on apprend plusieurs choses sur l'histoire familale  !

Et comme pour illustrer la mère et la fille, j’ai trouvé entre les pages de ce document la photo ci-dessous, sans aucune mention au dos.



Source : Archives familiales

Cela pourrait être n’importe qui, même si l’ensemble des documents trouvés à cet endroit concernent la branche de ma grand-mère.

La jeune fille semble avoir une douzaine d’années et Adélaïde a fêté ses douze ans en 1844, ce  qui me pousse à croire que ce n’est pas elle et sa mère.
D’autre part, je n’ai trouvé, pour l’instant, qu’un seul enfant pour Adélaïde, et c’est un fils, Marius.

Alors qui ? Les dates pourraient correspondre à Elisabeth et sa fille Marie Louise, la femme et la fille de François, le frère d’Adélaïde. La petite étant née en 1879, la photo daterait de 1891, ce qui est plus plausible.

Mais à cette question, j’ai bien peur que nous n’ayons jamais la réponse !



A demain pour le U…





Transcription


Page 1
2 mars 1898
Testament
De Madame Veuve Tajasque
Me Aimé TERRIS, notaire à Cannes
Successeur de Me GAZAGNAIRE


Page 2
L’an mil huit cent quatre vingt-dix
huit et le deux mars à quatre heures du
soir.
            Par devant Me Aimé Terris notaire
a Cannes (Alpes Maritimes) soussigné,
            En présence de M.M.
            Marie Thomas Bérenger négociant
en vins demeurant à Cannes 60 rue Grande
            Etienne Joseph Thérrieze mécani-
cien de marine, demeurant à Cannes 75 rue
de Fréjus
            Jean Antoine Véran, marchand
crépin[1] demeurant à Cannes rue Félix Faure
N°20
            Pierre Hugues boucher demeurant
a Cannes 16 rue Félix Faure
            Témoins instrumentaires réunissant
les qualités voulues par la loi les articles 975
et 980 du Code Civil dont Me Terris a fait
lecture à l’instant ; ainsi déclaré par les
dits témoins et la tutrice qui a déclaré les
avoir choisis et appelés pour être présents au
testament.

                        A comparu :
            Madme Thérèse Fabre, veuve de M.


Page 3
Louis Tajasque, sans profession, demeurant
a Cannes rue Grande n°70
            Laquelle saine d’esprit, ainsi qu’il
est apparu aux témoins et du Notaire a
dicté au dit Notaire, en présence des dits
témoins son testament ainsi qu’il suit :
«Je donne et lègue par préciput
Et hors part à ma fille Adélaïde
Tajasque, veuve de M. Auguste
Albran, demeurant à Cannes 70 rue
Grande, toute la portion de ma succes-
sion dont la loi me permet de disposer
et ce en pleine propriété pour en jouir
dès le  jour de mon décès.
Je révoque tous précédents testaments
voulant que le présent soit seul exécuté
comme contenant mes dernières volontés. »

Le présent testament a été écrit en
entier de la main de Me Terris, tel qu’il
lui a été dicté par la testatrice ; puis Me
Terris l’a lu à la testatrice qui a déclaré
qu’il contient bien ses volontés et qu’elle y
persiste.
            Le tout en la présence des quatre témoins
            sur l’interpellation que leur a faite


Page 4
Me Terris, les témoins et la testatrice
ont déclaré que les dits témoins ne sont
parents ni alliés soit de la testatrice soit
de la légataire.

                        Dont Acte
            Fait et passé à Cannes 70 rue Grande
dans une chambre du deuxième étage
éclairée par une fenêtre sur la rue Grande
où la testatrice a été trouvée alitée.
            Et la testatrice sur l’interpellation
a été faite par Me Terris, a déclaré savoir
signer mais ne le pouvoir à cause de la fai
blesse de sa vue ; les témoins et le Notaire
ont seuls signé, après lecture donné par Me
Terris à la testatrice ; le tout en présence de
témoins.

            Signé : Berenger, Thérrièze, Véran Antoine
Pierre Hugues et Terris, ce dernier Notaire.
            Enregistré à Cannes  (A. L.) le premier
Octobre 1901 f.3, C.1 reçu : neuf francs, 38 centi-
mes
            Le receveur, signé : Legrand
            Expédition collationnée




[1] marchand chez qui les cordonniers pouvaient se procurer les crépins, c’est-à-dire, les outils et matières premières nécessaires à leur profession. : clous de ressemelage,  boucles, boutons pour bottines, lanières, rivets...



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