Entamons cette dernière
semaine de challenge avec le T comme Testament !
Pour continuer à vous raconter
la vie des ancêtres de ma grand-mère Yvette, je voudrai vous présenter le Testament de son arrière-grand-mère Thérèse FABRE, veuve
de Louis TAJASQUE.
Testament
de Thérèse FABRE du 2 mars 1898 à Cannes (06)
Source :
Archives familiales
-> Cliquez sur le titre pour
accéder au document en ligne
Comme vous l’avez lu
dans l’article consacré à leur Contrat
de mariage ou à celui du Partage
des biens de Louis, le couple Louis TAJASQUE et Thérèse FABRE s’est marié
en 1831 à Cannes (06), et a eu plusieurs enfants, notamment Jacques (mon AAGP),
Adélaïde et François les seuls à avoir atteint l’âge adulte.
Louis, d’abord marin
puis brigadier des douanes à Antibes (06) où il vit avec sa famille, reviendra
habiter la ville de Cannes à sa retraite vers 1865.
Ils habiteront alors au 10
Quai Saint Pierre dans la même maison que leur fille Adélaïde, son époux
Auguste ALBRAND et leur fils Marius.
En 1870, le couple
décide de partager ses biens « plus spécialement susceptibles de
discussions (…) dans la vue de prévenir les difficultés qui pourraient
survenir entre leurs enfants » (source : Partage des biens de Louis Tajasque)
Louis décède quelques
années plus tard le 29 mai 1877 à son domicile Quai Saint Pierre alors même que
son fils Jacques attend son premier enfant, Albert (mon AGP), qui verra le jour
deux mois plus tard.
Thérèse, sa veuve,
habitera toujours à Cannes, d’abord avec
son fils François avant de vivre avec sa fille Adélaïde devenue veuve en 1889.
Le 2 mars 1898, Thérèse,
alors âgée de 89 ans, décide de faire venir le notaire afin de rédiger son
testament.
Elle reçoit chez elle au
70 rue Grande, Me Aimé TERRIS , « dans une chambre du deuxième étage éclairée
par une fenêtre sur la rue Grande où la testatrice a été trouvée alitée ».
Sa fille Adélaïde est
présente et Thérèse a fait venir aussi, comme l’exige la loi, des témoins qui
ne sont « ni parent ni allié ». et qui sont au nombre de quatre :
il y a un négociant en vins, un mécanicien de marine, un marchand crépin
(marchand fournissant les cordonniers) et un boucher.
Thérèse, déclarée
« saine d’esprit, ainsi qu’il est apparu aux témoins et du Notaire a dicté au dit Notaire, en présence des dits témoins
son testament ainsi qu’il suit : »
«Je donne et lègue par
préciput et hors part à ma fille Adélaïde Tajasque, veuve de M. Auguste Albran,
demeurant à Cannes 70 rue Grande, toute la portion de ma succession dont la loi
me permet de disposer et ce en pleine propriété pour en jouir dès le jour
de mon décès. Je révoque tous précédents testaments voulant que le présent soit
seul exécuté comme contenant mes dernières volontés. »
Le testament, après
avoir été « écrit en entier de la main de Me Terris, tel qu’il lui a été
dicté par la testatrice » a été « lu à la testatrice qui a
déclaré qu’il contient bien ses volontés et qu’elle y persiste. »
Me TERRIS lui demandant
de signer, elle « a déclaré savoir signer mais ne le pouvoir à cause de la
faiblesse de sa vue ».
L’histoire… ou plutôt le
testament ne dit pas quels étaient les biens de Thérèse à ce moment là, surtout
que le partage des biens avait été fait en 1870, mais on apprend plusieurs
choses sur l'histoire familale !
Et comme pour illustrer
la mère et la fille, j’ai trouvé entre les pages de ce document la photo
ci-dessous, sans aucune mention au dos.
Source :
Archives familiales
Cela pourrait être
n’importe qui, même si l’ensemble des documents trouvés à cet endroit
concernent la branche de ma grand-mère.
La jeune fille semble
avoir une douzaine d’années et Adélaïde a fêté ses douze ans en 1844, ce qui me pousse à croire que ce n’est pas elle
et sa mère.
D’autre part, je n’ai
trouvé, pour l’instant, qu’un seul enfant pour Adélaïde, et c’est un fils,
Marius.
Alors qui ? Les
dates pourraient correspondre à Elisabeth et sa fille Marie Louise, la femme et
la fille de François, le frère d’Adélaïde. La petite étant née en 1879, la
photo daterait de 1891, ce qui est plus plausible.
Mais à cette question,
j’ai bien peur que nous n’ayons jamais la réponse !
A
demain pour le U…
Transcription
Page
1
2 mars 1898
Testament
De Madame Veuve Tajasque
Me Aimé TERRIS, notaire
à Cannes
Successeur de Me
GAZAGNAIRE
Page
2
L’an
mil huit cent quatre vingt-dix
huit et le deux mars à
quatre heures du
soir.
Par devant Me Aimé Terris notaire
a Cannes (Alpes
Maritimes) soussigné,
En présence de M.M.
Marie Thomas Bérenger négociant
en vins demeurant à
Cannes 60 rue Grande
Etienne Joseph Thérrieze mécani-
cien de marine,
demeurant à Cannes 75 rue
de Fréjus
Jean Antoine Véran, marchand
crépin[1]
demeurant à Cannes rue Félix Faure
N°20
Pierre Hugues boucher demeurant
a Cannes 16 rue Félix
Faure
Témoins instrumentaires réunissant
les qualités voulues par
la loi les articles 975
et 980 du Code Civil
dont Me Terris a fait
lecture à l’instant ;
ainsi déclaré par les
dits témoins et la
tutrice qui a déclaré les
avoir choisis et appelés
pour être présents au
testament.
A comparu :
Madme Thérèse Fabre, veuve de M.
Page
3
Louis Tajasque, sans profession,
demeurant
a Cannes rue Grande n°70
Laquelle saine d’esprit, ainsi qu’il
est apparu aux témoins
et du Notaire a
dicté au dit Notaire, en
présence des dits
témoins son testament
ainsi qu’il suit :
«Je
donne et lègue par préciput
Et
hors part à ma fille Adélaïde
Tajasque,
veuve de M. Auguste
Albran,
demeurant à Cannes 70 rue
Grande,
toute la portion de ma succes-
sion
dont la loi me permet de disposer
et ce
en pleine propriété pour en jouir
dès
le jour de mon décès.
Je
révoque tous précédents testaments
voulant
que le présent soit seul exécuté
comme
contenant mes dernières volontés. »
Le
présent testament a été écrit en
entier de la main de Me
Terris, tel qu’il
lui a été dicté par la
testatrice ; puis Me
Terris l’a lu à la
testatrice qui a déclaré
qu’il contient bien ses
volontés et qu’elle y
persiste.
Le tout en la présence des quatre témoins
sur l’interpellation que leur a faite
Page
4
Me Terris, les témoins
et la testatrice
ont déclaré que les dits
témoins ne sont
parents ni alliés soit de
la testatrice soit
de la légataire.
Dont Acte
Fait et passé à Cannes 70 rue Grande
dans une chambre du
deuxième étage
éclairée par une fenêtre
sur la rue Grande
où la testatrice a été
trouvée alitée.
Et la testatrice sur l’interpellation
a été faite par Me
Terris, a déclaré savoir
signer mais ne le
pouvoir à cause de la fai
blesse de sa vue ;
les témoins et le Notaire
ont seuls signé, après
lecture donné par Me
Terris à la
testatrice ; le tout en présence de
témoins.
Signé : Berenger, Thérrièze, Véran Antoine
Pierre Hugues et Terris,
ce dernier Notaire.
Enregistré à Cannes
(A. L.) le premier
Octobre 1901 f.3, C.1
reçu : neuf francs, 38 centi-
mes
Le receveur, signé : Legrand
Expédition collationnée
[1] marchand
chez qui les cordonniers pouvaient se procurer les crépins, c’est-à-dire, les
outils et matières premières nécessaires à leur profession. : clous de ressemelage, boucles, boutons pour bottines, lanières,
rivets...
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire