Je vous ai parlé de son
frère Léon,
Mort pour la France pendant la 1ère guerre mondiale.
Il est donc temps pour moi
de vous parler de Georges, le benjamin de la famille Tajasque.
Georges
TAJASQUE
Source :
Archives familiales
Georges est né le 23 mai
1887 à Toulon (83 – Var).
Il est le fils de
Jacques TAJASQUE, 48 ans, Lieutenant de vaisseau, et Léontine DUPUY, son
épouse, 30 ans, sans profession.
Acte
de Naissance de Georges TAJASQUE
Source :
Archives Départementales du Var - 7E146_383
- page 240
Mairie de Toulon
Du vingt cinq Mai an mil huit cent
quatre-vingt-sept, à deux du soir,
Acte de Naissance de Georges Maurice Albert
TAJASQUE
né à Toulon, le vingt trois du courant, à onze
heures du matin,
fils de Jacques TAJASQUE, né à Antibes
(Alpes Maritimes, Lieutenant de vaisseau,
chevalier de la Légion d'honneur,
âgé de quarante-huit ans ; et de Léontine Marie
Eugénie DUPUY
son épouse, âgée de trente ans, sans
profession, domiciliés à Toulon,
avenue Colbert, 10.
(...)
Comme je l’ai dit,
Georges a donc 2 frères plus âgés : Albert qui a 10 ans à sa naissance et
Léon qui en a 4.
Les trois enfants Tajasque vers 1889
De gauche à droite : Albert, Georges et Léon
Source : Archives familiales
La première mention que
j’ai de lui date de 1904 - il a alors 17 ans - lorsque sa mère, Léontine, dit
de lui dans son journal :
"Eté 1904 : Jojo
ayant échoué à l'oral de son bachot, papa avait décidé de l'envoyer en
Allemagne à Nuremberg. Nous avions connu l'année précédente un jeune ménage
Tieufel qui a bien voulu piloter Jojo à Nuremberg et lui choisir une
pension."
Deux ans plus tard,
Léontine fait mention de lui en ces termes :
« Eté 1906 : Toute
la famille s'est transporté en Auvergne" à La Bourboule (63) sauf Pierre
[FERRAT] qui était au Tonkin, papa ([Jacques TAJASQUE] qui est resté à Toulon
et Jojo [Georges] dans une institution du Prado à Marseille pour travailler son
bachot de philosophie".
1907, année où Jojo doit
faire son service militaire.
On trouve sa fiche
matricule sous le numéro 1205 et on apprend que Jojo est étudiant en médecine.
Registre
Matricule de Georges TAJASQUE – Classe 1907 n°1205
Source :
Archives Départementales du Var – 1 R
865
Il a été déclaré
« Bon pour le service » et classé dans la 7e partie de la
liste en 1908 car il avait droit à un sursis en raison de ses études.
Mais il renonce au
sursis et il est incorporé au 111e régiment d’infanterie à partir du
8 octobre 1908 comme soldat.
Depuis 1905, le service
militaire est d’une durée de 2 ans au lieu de 3 précédemment et c’est ainsi
qu’il est envoyé à la disponibilité le 25 septembre 1910 avec son
« certificat de bonne conduite ».
A son retour, on aurait
pu croire qu’il reprendrait ses études de médecine mais je suppose qu’il a été
influencé par la vie de son frère Albert alors dans l’administration de
l’Indochine. C’est ainsi qu’il rentre à son tour dans les services civils au
Tonkin à partir du 1er janvier 1911 comme « candidat civil
bachelier de l'Enseignement secondaire employé comme commis de 3e classe ».
En juin 1912, son
registre matricule le recense comme habitant la ville d’Hanoï.
Il obtient la même année
le diplôme pour connaissance de langues orientales - brevet pour connaissance
de la langue annamite.
Bulletin
Officiel de l'Indochine Française de 1912 n°5 – Page 365 et 368
Source :
Gallica
Lors de la mobilisation
générale, il est affecté à la 15e division d’infirmiers militaires.
Sa mère Léontine écrira dans son journal :
"Je me trainais péniblement de magasin en magasin
pour l’achat des objets indispensables à mon Geo. Il nous quitta le lundi 3
aout 1914 à 5h30 du matin. J’eu le courage de l’embrasser sans verser une
larme, ce dont je me serais crue incapable. Accompagné de son père et de son
frère Léon, j’ai vu du balcon s’éloigner cet enfant, je lui adressais de la
main un dernier adieu"
C’est encore à travers le Journal de sa mère que je peux
suivre son parcours pendant la guerre :
15 avril 1915 : « Mon Geo nous a écrit il y a 8
jours qu'il avait eu une crise de paludisme assez forte puisque le Major a
demandé une consultation et a fait faire l'analyse de son sang et des urines.
Il m'assure qu'en ce moment il va mieux mais il n'a pas quitté l'infirmerie.
Pauvre petit ! Je me doutais bien qu’il était
malade, j’en avais l’intuition, est-ce qu’une mère ne le devine pas, ne le sens
pas ?"
13 septembre 1915 : « Mon petit Geo a été évacué de
Bar à Carcassonne pour la fièvre typhoïde le 1er septembre. »
25 octobre 1915 :"Geo est arrivé [à Toulon] jeudi 21
octobre à 6h du matin. Combien je remercie la Vierge d’avoir protégé mes chers
Petits."
Le 5 janvier 1916, Georges change d’affectation et
intègre le 38e régiment d’artillerie.
Léontine écrit : "Georges nous a quitté le 5
janvier pour Marseille et de là pour Nîmes au 38e d'artillerie".
Je vous invite à
consulter l’historique du 38e Régiment d’artillerie disponible sur
Gallica.
Source :
Gallica
Ci-dessous une photo de
Georges TAJASQUE retrouvée dans les tiroirs de ma grand-mère.
Georges
TAJASQUE en uniforme
Source :
Archives familiales
Il porte des chevrons
sur le bras gauche ce qui correspond à l’ancienneté de présence :
Un chevron pour une
année effective de présence dans la zone des armées, et un chevron supplémentaire
pour chaque nouvelle période de six mois.
(à la différence des
chevrons de blessures qui sont portés sur le bras droit)
Ici, 4 chevrons
représentent donc 2 ans et demi d’ancienneté.
Georges porte aussi un
brassard noir, porté lors de deuil ce qui me fait penser que la photo a
sûrement été prise après le 4 juin 1917, date à laquelle son frère Léon est
mort au Chemin des Dames.
En octobre 1917, son ami
d’enfance Marcel MILLET publiera dans ses « Cahiers de Littérature » quelques
pages dédiées à son ami Georges TAJASQUE.
Source :
Gallica
Page 119
Page 120
Page 121
Il sera démobilisé le 20
juillet 1919.
A compter du 1er
août 1920 et pour une durée de 2 ans, « Georges TAJASQUE, rédacteur de
1ere classe des services civils de l'Indo-Chine, a été placé sur sa demande
dans la position de disponibilité, sans traitement » (JO du 1/12/1921)
Le 10 juillet 1923, il est
le témoin du mariage de son frère Albert avec mon arrière-grand-mère Thérèse
Van Wind. Il y est noté comme sans profession et domicilié au 86 bis rue
Damrémont à Paris 17e.
Quelques années plus
tard, il épouse une anglaise, Fera PEASE, le 23 décembre 1926 à Paris 17e.
Le mariage tiendra jusqu’à son décès mais ils n’auront pas d’enfant.
Le 1er
janvier 1929, on le retrouve au tableau d'avancement pour passer chef de bureau
de 1ere Classe.
Dans le numéro du 2
janvier 1929 de l’Echo Annamite, on annonce que Pierre Pasquier, le gouverneur
général de l’Indochine a composé son cabinet.
Source :
Gallica
On peut y lire que
Georges TAJASQUE, Chef de bureau de 2e classe des Services Civils
est le Chef de son Secrétariat.
Entre décembre 1929 et
novembre 1930, il sera classé « affecté spécial en qualité de chef de
secrétariat particulier à Hanoï » et sera intégré au 9e
Régiment d’Infanterie Coloniale.
Il reçoit par décret du
14 janvier 1931 le titre de Chevalier de la Légion d’Honneur sur le rapport du
Ministre des Colonies.
Le 18 février 1932, il
est de nouveau classé dans l’affectation spéciale au titre du gouvernement
général de l’Indo-Chine et cela jusqu’au 23 octobre 1933.
Il est ensuite affecté à
la section des Infirmiers Coloniaux.
Il rentre en France
Janvier 1936 et déclare son domicile à Paris dans le 17e au 93 rue
de Prony.
En 1944 il publie L'âme d'un empire. Afrique blanche. Afrique noire. Indochine avec
Gaston JOSEPH et Hyacinthe DESANTI.
Georges, qui connait bien l’Indochine, a écrit la
dernière partie du livre consacrée à l’Indochine.
L’Ame d’un empire de Gaston
JOSEPH,
Hyacinthe DESANTI et Georges
TAJASQUE
Source : Archives
familiales
Il reçu pour ce livre le prix de l'académie française en
1945.
Il décède à l’âge de 73
ans, le 24 mars 1960 dans la commune de Clichy, alors qu’il est toujours
domicilié à Paris rue de Prony avec son épouse.
Sources :
Sur le registre matricule, il noté dans le cadre
« Campagnes » les initiales CS et CD pour
Campagne Simple : pour 1 mois de présence, 1 mois de
bonification
Campagne Double : pour 1 mois de présence, 2 mois de bonification.
(on peut aussi trouver 1/2 C pour 1/2 Campagne : pour un mois de présence, bonification de présence de 15 jours)
Ces bonifications entrent dans le calcul des "annuités " pris en compte pour calculer le montant de la retraite de l'intéressé (la pension).
Campagne Double : pour 1 mois de présence, 2 mois de bonification.
(on peut aussi trouver 1/2 C pour 1/2 Campagne : pour un mois de présence, bonification de présence de 15 jours)
Ces bonifications entrent dans le calcul des "annuités " pris en compte pour calculer le montant de la retraite de l'intéressé (la pension).
A
lundi pour le H…
Quel parcours ! Bravo pour cet article, en tous points passionnant et fort bien documenté. C'est un plaisir de te lire.
RépondreSupprimerUne vie bien remplie, bravo pour ce travail. Quelle chance d'avoir pu conserver le Journal de votre aïeule!
RépondreSupprimerEncore un très bel article, merci sœurette !
RépondreSupprimerUn vrai bonheur d'en apprendre chaque jour davantage sur nos chers ancêtres :-)
Bises, Morgan
comment allons nous faire le 27 juin ? je maintiens, cela sera très très dur.....
RépondreSupprimerTantine
De vrais trésors !
RépondreSupprimerMerci à tous pour vos commentaires !
RépondreSupprimerLe Journal de Léontine a été une vraie aide pour reconstruire la vie de ses enfants pendant cette période !