Dans
un précédent article, je vous avais parlé de la trouvaille extraordinaire
que j’avais faite en fouillant dans les placards de ma grand-mère : le
journal de mon arrière-arrière-grand-mère Léontine DUPUY.
Pour la lettre E de ce challenge AZ, je vous propose la transcription d’une partie de ce journal qui nous fait découvrir la vie de nos ancêtres autrement !
En
effet, dans la première partie de son journal, Léontine raconte les voyages
qu’elle faisait l’été avec son mari Jacques TAJASQUE, ancien capitaine de
vaisseau, et ses 3 enfants : Albert (mon AGP), Georges (appelé souvent
Jojo ou Geo) et Léon.
Si
dessous le récit de ses voyages d’été entre 1879 et 1913.
Journal de Léontine DUPUY épouse
TAJASQUE entre 1879 et 1916
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Voyage d’Algérie - janvier 1879
Page 002 - Mon fils Albert avait 18 mois, il était en pleine
convalescence d’une fièvre typhoïde qui avait mis ses jours en danger. J’ai
fait le voyage avec mon mari et une vieille bonne gasconne nommée Marie qui
avait été très dévouée pendant la longue maladie du bébé.
La traversée a été bonne mais pas exempte
du mal de mer. Nous avons habité le 4e tournant Rovigo Maison Isnard.
Page 003 - Le rez-de-chaussée était occupé par un jeune ménage très aimable, la famille Dufour,
le mari était capitaine des zouaves (compatriote de la vieille bonne) et la
jeune femme algérienne. Ils avaient deux enfants Maurice et Auguste. J’ai
appris plus tard la mort de l’aîné et du mari.
Mon mari ayant été envoyé au Sénégal, je
suis revenue trois mois après.
A cette époque étaient à Alger : M. de
la Lapérouse, M. Bertrand Giraud- Banier, Commandant de l’…[1]
Voyage
à Brest - septembre 1885
Mon mari après une absence de 8 mois revenait avec l’Annamite des Iles Pescadores avec le
Commandant Le Bourguignon Duperré (…)[2] Aymès. Le navire ne venant pas désarmer à Toulon à cause
du choléra, mon mari m’engagea à venir le rejoindre. Je quittai la campagne
des Amémiers avec Albert, laissant
le petit Léon[3] avec sa nourrice aux soins
de maman[4] et de ma
sœur[5]. Voyage
très mauvais pour mon fils qui, je l’ai su plus tard, craignait autant
Page 004 - la mer que le chemin de fer.
Papa nous attendait sur le quai de la gare. Il avait pu obtenir dix jours de
permission que nous avons passés très agréablement.
A Brest, nous occupions un
petit logement de garçon du rez-de-chaussée de la place du Château. Nous n’y sommes
restés qu’un mois et demi ; revenue seule avec Albert de Paris à
Toulon ; en rentrant mon fils a été pour la première fois au lycée en 8e
classe.
Voyage à Paris
par Vichy, retour par la Suisse - Septembre 1891
En débarquant du Terrible[6], mon
mari ayant obtenu un congé, nous sommes allés à Paris, nous arrêtant à Nîmes
(Maison Carrée, jardins superbes,
arènes…) – le soir au théâtre Miss (…)[7]. A Vichy – hôtel de l’Amirauté. Après avoir passé dix jours
à Paris, nous sommes allés à Genève où nous n’avons fait que passer car j’ai
été rappelée par une lettre de grand-mère.
Page 005
Voyage à Paris et
dans l’Est
Exposition de Genève, octobre
1896
Hôtel Donou[8], rue Donou
près de l’avenue de l’Opéra.
Nous sommes partis au moment de
l’arrivée du gaz.
Par une étrange coïncidence,
nous nous sommes arrêtés à Reims pour visiter la cathédrale où l’on fêtait le
XIVe centenaire du baptême de Clovis, processions d’évêques, d’archevêques, cardinaux ;
dans l’église St Rémy se trouve la châsse[9] de l’Evêque de ce nom (rues Maréchal Drouot, Changy, cardinal
de Lorraine, Gambetta, Thiers, St Louis, Roederer). De Reims nous sommes allés à
Bazeilles[10], où nous avons visité la
maison de la dernière cartouche et l’ossuaire, visite qui m’a vivement
impressionnée. C’est la petite fille de la propriétaire de la maison qui fait
visiter. On a recueilli, dans une pièce du rez-de-chaussée, tous les débris de cuirasse, fusil,
tout ce que la
Page 006 - Meuse charriait et l’on a fait une sorte de
musée. On a fait encadrer la lettre de Napoléon III à Guillaume ; au
moment de la défaite de Sedan, l’horloge haute et étroite est arrêtée à l’heure
même où les Prussiens lançaient les obus sur la ville, les cloisons sont
percées de part en part, tout à été laissé dans le même état. Les chambres du
premier, que nous avons visitées ne sont plus habitées ; on voit aussi
toujours le désordre de la guerre, c’est lamentable. Nous avons vu la vieille
grand-mère au moment où elle prenait son repas du soir. Cette bonne femme
s’était réfugiée dans les caves de sa maison et avait pu passer en Belgique.
Il était
déjà nuit quand nous avons visité l’ossuaire où sont contenus les restes des
soldats français et prussiens. A droite sont les nôtres et à gauche nos
ennemis. Cette crypte se compose d’une suite de petites caves fermées par
Page 007 - des portes à claires voies. Le gardien,
pour nous donner des explications et nous montrer les différents crânes alignés
sur le sol, passait sa lanterne à travers les barreaux et nous soulignait les
détails les plus curieux. J’étais morte de peur, j’osais à peine écouter et
encore moins regarder. A l’entrée des portes on avait, aux différents
anniversaires, suspendu des couronnes commémoratives. Ce gardien nous avait
fait remarquer la différence de grosseur qui existait entre le crâne des
Bavarois et des Prussiens. J’avais hâte de voir se terminer cette visite. En
quittant Bazeilles, nous sommes allés coucher à Verdun, ville fortifiée, à
l’hôtel du Coq hardi, après avoir vu l’hôtel de la cloche d’or. [La] Porte
Saint-Paul aux créneaux, autre porte près de la gare, ressemble à la Porte
d’Italie.
De Verdun à Nancy, hôtel d’Angleterre, très
belle ville. En quittant
Page 008 - la gare, place avec statue de Thiers. Place
St Stanislas, statue du roi de Pologne, superbe place, c’est un immense carré
dont les côtés, qui se font face, sont coupés par des portes monumentales en
bronze doré ; dans l’intervalle d’une porte à l’autre se trouvent l’hôtel
de ville, le théâtre et différents hôtels, arc de triomphe qui nous conduisent
au cours Héré puis
au parc de la pépinière ; Eglise St Epure, palais ducal, qui sert actuellement
de gendarmerie, chapelle ducale, le gouvernement, résidence du général ; les
rues sont larges, coupées par d’autres de la même longueur et largeur. Nous
avons quitté Nancy le 4 octobre pour aller à Epinal. Nous n’y sommes restés
qu’une heure. La Moselle traverse la ville d’Epinal à Besançon.
Arrivés à 9h du soir, descendus à l’hôtel
de l’Europe rue St Pierre, visité un très ancien édifice appelé la mairie
Page 009 - qui réunit chambre des Communes, etc. Le
Doubs traverse la ville et la sépare en deux parties. Du côté de l’Avenue
Carnot on voit un pont très long, du côté du jardin public, le lit de la
rivière est dans un endroit plus élevé de sorte que les eaux, en s’écoulant,
produisent un bouillonnement écumeux. Nous avons remarqué dans le square Amour
le buste de l’Amiral Devarenne. Nous avons quitté Besançon lundi 5 octobre pour
nous rendre à Moncharet et Pontarlier.
Le pays commence à être très accidenté
déjà, on comprend que nous approchons de la Suisse. Nous coucherons ce soir à
Lausanne. Vallorbe[11], visite de la douane.
Arrivés à Lausanne à 9h, descendus [à] l’hôtel du Grand Pont, près des postes
et messageries. De Lausanne à Genève, visite de l’exposition et remarqué
surtout le village suisse. De Genève à Chambéry,
Page 010 - nous avons eu 1h ½ d’arrêt et avons visité
la ville à la lueur des becs de gaz ; petite ville traversée par une
rivière nommée L’Ess [12]; remarqué un beau lycée et école
normale.
Arrivés à Grenoble, le 7 octobre à 10h [du]
soir. Le lendemain à 6h nous allions à la Grande Chartreuse. La route qui y
conduit est fort belle ; pour aller nous avons pris celle de St Laurent du
Pont. Le paysage est superbe, nous avons traversé différents petits villages où
l’on changeait nos chevaux, à un moment nous en avions assez. A cet
endroit, la route devient de plus en plus sauvage ; nous avions à notre
droite d’immenses gorges, des sapins d’un vert sombre au pied desquels roulait
avec bruit un torrent. Notre voiture longeait le bord avec précaution, car le
moindre écart nous aurait précipités dans le gouffre. Arrivés à la route
appelée le Désert, nous avons trouvé successivement 4 longs tunnels creusés
dans la montagne. Il est difficile de trouver un paysage plus
Page 011 - imposant. A 10h, nous avons traversé une
épaisse brume. On voit le Grand Som[13], le point le plus élevé
de la Grande Chartreuse. A 11h½ nous
arrivions du monastère qui se trouve à droite et, à gauche, la maison des
religieuses. C’est là que j’ai déjeuné seule, car malgré mes prières on a
refusé d’y admettre mon mari qui a mangé chez les Pères. A 2h½ nous repartions par la route du Sappey, non
moins belle, mais moins sauvage que celle de St Laurent. Distillerie Bonnal[14] à St Laurent-du-Pont ;
c’est un ancien chartreux qui exploite à son bénéfice le secret des Pères. Nous
n’avons pas eu le temps de visiter la ville parce nous étions forcés de rentrer
à Toulon, le congé de mon mari étant expiré.
Page 012
Voyage à Chamonix et en
Suisse
Le 23 juin 1900, je partais avec mon mari
et mes deux plus jeunes fils pour passer l’été à Chamonix. Sur le parcours,
nous nous sommes arrêtés à Grenoble et à Annecy. Dans cette dernière ville,
nous avons assisté à la messe à l’église de la Visitation qui renferme les
chasses d’or et d’argent de Saint-François de la Salles et de Sainte Jeanne de
Chantal. Puis nous avons visité une ancienne maison forte connue sous le nom de
Palais de l’Isle possédée par les comtes de Genève et de Monthoux, les
Luxembourg, les comtes et les ducs de Genevois-Nemours. Elle fut à différentes
époques une châtellerie, un atelier monétaire, un palais de justice, une
chambre des comptes, le siège d’une judicature mage et d’un conseil présidial,
puis convertie en prison royale. On voit encore, au 1er étage, la
salle où l’on donnait la question et au rez-de-chaussée une chapelle affectant
la
Page 013 - forme d’une proue de vaisseau ; c’est
dans cet oratoire que les condamnés à mort passaient leurs derniers moments
avant d’être pendus à la potence. En traversant le préau des prisonniers, le
concierge du palais cueillit un trèfle à 4 feuilles qui, dit-on, porte bonheur.
Le concierge eut l’air de faire par hasard cette trouvaille. Je sus plus tard
que c’était un ingénieux moyen d’augmenter son pourboire, car tous les
visiteurs et surtout visiteuses étaient l’objet de la même attention. Il nous
fit aussi remarquer les hautes fenêtres grillagées dont le rebord de grosses
pierres de taille gardait l’empreinte des genoux des prisonniers. La serrure de
la grosse porte en bois formant grille était également très curieuse. Nous
avons aussi visité le Château fort, ancienne résidence des comtes de Genève et
des Genevois-Nemours qui a été converti en caserne. On y accède par une rampe
assez raide, dite rampe du Château. La partie la plus ancienne de cet édifice
paraît être
Page 014 - une grosse tour en pierres jaunes qui cachait dans ses
flancs ténébreux la salle d’audience d’où l’on précipitait les condamnés dans
les oubliettes. En quittant le Château, nous avons visité le Jardin Public dont
l’entrée est ornée d’une statue allégorique et d’un buste du Président Carnot. A
l’extrémité du jardin, l’on voit la statue du chimiste Berthollet et un peu
plus loin, dans le Champ de Mars, celle de l’ingénieur Sommellier. Après avoir
déjeuné, nous avons repris le chemin de fer qui nous a conduit au Fayet-Saint-Gervais
où nous avons trouvé un service de cars alpins organisés par la Compagnie PLM.
Il s’y trouvait aussi la concurrence des voitures appelées les Chamoyardes[16]. C’était la première fois
que je voyais ces immenses cars très confortables avec places numérotées ;
nous avions les nôtres sur la plate-forme supérieure et c’est à l’aide d’une
échelle que nous avons pu y
Page 015 - arriver,
ce qui nous a fort amusés. A 4h de l’après-midi, nous quittions le Fayet pour
monter à Chamonix. On nous fit remarquer Saint-Gervais les Bains, station
thermale très fréquentée encore malgré la catastrophe survenue dans la nuit du
12 juillet 1892 qui nous a été racontée par un compagnon de route savoisien
lui-même. Voilà comment on a pu expliquer scientifiquement les évènements.
MM Talbot et autres, montés à l’aiguille du Goûter, on pu constater les traces
de l’origine de la catastrophe sur le glacier de la tête Rousse. Ce glacier
devait renfermer intérieurement une vaste poche d’eau dont le fond était une
couche horizontale de glace qui, sous le poids, a cédé. La masse liquide a
coulé ensuite sur le rocher formant le seuil du glacier. On comprend les dégâts
terribles qu’a pu occasionner cette masse liquide énorme. On évalue à
100 000 m3 l’eau et à 50 ou 60 000 m3 la glace formant une colonne
irrésistible qui
Page 016 - entraînait tout sur son passage, chalets,
rochers, arbres, le village de Bionnay, puis au sortir d’une profonde gorge,
l’établissement des bains de St-Gervais. Au-dessous des bains, le village du
Fayet a été lavé ; puis toute cette masse charriant des cadavres, du
bétail, de la glace et des rochers de 1 à 16 m. s’est répandue sur la vaste
portion qui se trouve entre la route et l’Arve. Comme c’était à la mi-juillet,
au moment où les bains sont le plus fréquentés, le nombre des victimes a
dépassé 150. On a reconstruit les nouveaux bains sur l’emplacement des
anciens ; il est vrai que le glacier est en observation, mais que peut-on
voir sous une couche compacte de 40 à 50 mètres de glace ! Bien que le récit de notre
complaisant voisin fut des plus intéressants, nous l’avions bien des fois
interrompu par nos exclamations ; en effet, nous étions émerveillés par le
spectacle nouveau que nous avions sous les yeux, car nous commencions
Page 017 - le géant des Alpes avec ses neiges
éternelles. A partir du Fayet, la route monte, restant sur la rive gauche de
l’Arve qu’elle domine à (…)[17] d’environ 200 m. Ensuite
la route passe par un tunnel d’environ 80m à sa sortie par un chemin à gauche,
on descend à Servoz d’où l’on visite les gorges de la Diosaz. L’on franchit la
rivière près du hameau le Fouilly sur le pont Sainte Marie emporté souvent par
la violence des eaux, au moment des pluies. Puis vient la Griaz dominée par le
glacier de Griaz et de Taconnay. L’on se trouve alors à l’entrée de la vallée
de Chamonix, bientôt on passe au pied du magnifique glacier qui descend très
bas dans la vallée. Par le pont de Perralataz, l’on traverse encore une fois
l’Arve et par la rive droite, on arrive en quelques minutes à Chamonix (…)[18] il était alors 8h du
soir, le village, à notre grand étonnement, était éclairé à la lumière
électrique, les hôtels nombreux et très confortables ; nous avions
Page 018 - arrêté nos chambres à l’hôtel de l’Europe
en face de la poste (…)[19] cet hôtel, quoique de 2e ordre,
était fort propre et surtout bien aéré. Il faisait très froid à cette époque et
nous étions les seuls pensionnaires de l’hôtel. Ce fut ainsi pendant une
quinzaine de jours à l’exception de quelques anglais et allemands qui
s’arrêtaient trois ou quatre jours pour faire les différentes excursions du
pays, mais nous ne les voyions que le soir. Nous avons donc passé trois
semaines à peu près seuls mais fort contents et enchantés des jolies promenades
que nous découvrions chaque jour, promenades sous-bois où nous mangions des
fraises délicieuses. Nous nous étions liés avec un jeune et gentil ménage
hanovrien, docteur Muller dont la femme était fort jolie.
Dans le courant de juillet vint un
ingénieur de Béthune PdC [Pas-de-Calais] Mr Guilleman, son fils
Gaétan, 18 ans, sa fille Nelly 12 ans et sa sœur vieille fille Melle Mathilde
52 ans. A ceux-là vinrent se joindre bientôt une famille
Page 019 - de Nevers, installée à Nice, où le père M
Luneau était percepteur des contributions, sa femme, fort intelligente, sa
fille 19 ans Germaine et son fils Marcel, 17 ans. Ce jeune homme fut confié à M
Guilleman et à son fils pour faire l’ascension du Mont Blanc le 21 juillet,
jour où nous sommes allés au glacier des Bossons. Pour aller au Mont Blanc, il
faut se munir d’un guide et d’un porteur ou plusieurs d’après le nombre des
personnes. Il y a du reste un syndicat où l’on se fait inscrire au départ
de chaque excursion. On a également des piolets. En quittant Chamonix on
arrive vers 4h du soir aux Grands Mulets, en passant par Pierre Pointue, par la
Pierre à l’Echelle d’où la vue sur le glacier des Bossons est magnifique ;
c’est à partir d’ici que l’on gagne le glacier qui offre parfois des difficultés
à franchir, puis on arrive au bas de l’avalanche de l’Aiguille du Midi ;
les chutes de pierres y sont toujours à craindre, on traverse
Page 020 - un grand champ de neige et on arrive aux séracs ; le glacier devient plus tourmenté au-dessous des Grands Mulets.
Une cabane confortable offre un refuge pour la nuit à ceux qui montent au Mont
Blanc. En général on part des Grands Mulets à 1h ou 2h du matin, on se dirige
sur le Dôme du Goûter par le glacier de Taconnay à gauche, on trouve la cabane
des Bosses ou observatoire Vallot d’où l’on prend l’arête en franchissant les
bosses du Dromadaire. Il faut environ encore 7 heures des Grands Mulets pour
atteindre le sommet du Mont blanc où se trouve l’observatoire Jantherm. M
Guilleman nous a raconté qu’il avait plus d’une fois regretté de s’être chargé
du jeune Marcel parce que cet enfant a eu le mal de montagne, il restait étendu
sur la neige sans pouvoir faire un mouvement. Il suppliait ses compagnons de
l’abandonner. Malgré ses souffrances, le pauvre garçon eut encore l’énergie de
suivre tant bien que mal ses camarades. Ils arrivèrent à midi au
Page 021 - sommet, où ils s’assirent pour prendre
quelque nourriture mais ils ne purent y
rester longtemps, car le soleil faisait fondre la surface de glace où ils se
trouvaient assis, ils étaient alors dans l’eau, ils changèrent de place mais
quelque temps après, c'était à recommencer. La réverbération fatiguait la vue, ils
ne restèrent pas longtemps au sommet et commencèrent la descente si
périlleuse et si fatigante. Nous avions passé toute la matinée au télescope à l’hôtel
d’Angleterre pour les voir monter. Le soir nous sommes allés à leur rencontre
jusqu’à la cascade du Dard ; les enfants accompagnés des dames et jeunes
filles Luneau Guilleman allèrent jusqu’à Pierre Pointue. Rentrée à l’hôtel
avec mon mari, j’étais très inquiète à l’idée de ne pas les avoir vus revenir.
Je craignais que mon étourdi ne fût tombé dans quelque gorge. Je sortis de
l’hôtel sans avoir pu dîner et un jeune parisien Pierre Lecoeur, grand ami de
mon Jojo, nous accompagna sur la route au-devant des
Page 022 - excursionnistes. Bientôt des cris de joie nous annonçaient
qu’ils n’étaient pas loin, et dans l’obscurité, nous aperçûmes le béret blanc
des alpinistes. Les malheureux, sauf M. Guilleman, étaient exténués. Le
lendemain les jeunes gens eurent ce qu’on appelle le coup de soleil, car ils
avaient oublié de se munir d’une gaze noire pour se couvrir la figure ;
ils durent rester enfermés trois ou quatre jours. La figure était enflée et au
bout d’un certain temps, ils eurent la peau du visage pelée. La famille Luneau
ne passa que 12 jours à Chamonix.
Notre deuxième excursion a été celle des
Bossons, elle n’est pas fatigante. On va par la route du village des Ouches un
peu plus loin que le pont de Perralotaz et on a vite un bon chemin dans un bois
de sapins ; nous marchions très lentement à cause de papa qui, depuis sa
maladie d’estomac, souffre d’essoufflement. Arrivés à la cabane, nous avons été
à la fois surpris et enthousiasmés à la vue
Page 023 - du glacier que l’on pourrait comparer à un
énorme cétacé qui serait venu s’échouer dans le bois. Des touristes tyroliens,
accompagnés de leurs femmes, ont traversé très facilement le glacier ;
nous nous sommes contentés de le regarder et de visiter la grotte faite de
mains d’hommes qui conduit à l’intérieur.
Notre dernière excursion a été celle de la
Mer de Glace au Montenvers. La Mer de Glace, formée par les glaciers du géant
de Talifre et de Leschaux. Partis le matin de très bonne heure par un temps
superbe, nous avons mis près de 9 heures pour monter en allant très lentement,
afin de ménager les forces de mon mari ; il y avait une centaine de
touristes qui faisaient l’ascension ce jour-là. Ce glacier est une merveille. Il
s’étend au pied du spectateur jusqu’au-delà de l’aiguille du Tacul. Ses
crevasses aux parois bleuâtres donnent absolument l’illusion des vagues de la
mer. C’est absolument féerique. Pour le traverser, il faut avoir un guide, on
met des chaussettes
Page 024 - par-dessus les chaussures pour éviter de
glisser. La traversée se fait en 25 minutes, l’on remonte l’autre moraine[21] par un sentier dans les
éboulis, on atteint le Mauvais Pas qui ne présente pas
de danger, sauf pour les personnes qui ont facilement le vertige, car on cite
qu’en 1895 une jeune dame y est tombée et n’a été retrouvée qu’à l’état de
cadavre, puis l’on arrive au Chapeau. Au
Montenvers se trouve un hôtel spacieux, où l’on couche quand on veut faire la
traversée du col du Géant.
Mon fils Georges avait pour
voisin de table un charmant jeune homme M. Pierre Lecoeur qui était venu pour
suivre les travaux du chemin de fer en construction. Il sortait de l’Ecole des
ingénieurs des Pont et Chaussées, c’était un parisien. Sa mère et sa sœur, une
fillette de 11 ans, Isabelle, étaient venues passer quelques jours avec lui.
Au début de notre séjour, nous
nous étions liés aussi avec Madame Hulmann dont le mari était impresario de
Sarah Bernhardt ; elle avait
Page 025 - son fils Lucien, sa fille Renée
et Gilda, mignonne enfant de 2 ans, filleule de Sarah Bernhardt, de plus un
jeune neveu, Louis, fils de sa sœur qui était elle-même une artiste. Nous avons
fait ensemble l’excursion de la Flégère. La Flégère est l’un des contreforts
de la chaîne des Aiguilles Rouges. On y monte en 3 heures par une succession de
zigzags. De là, on a une vue admirable sur la chaîne du Mont-Blanc, l’aiguille
Verte et celle du Dru sont en face.
Pendant la dernière quinzaine
de notre séjour, nous avons eu à l’hôtel une
famille parisienne,
madame Alaret Taillefer, sa tante Melle de….. vieille fille de 75 ans,
Melle Antoinette, fille aînée 31 ans, Melle Germaine 18 ans et Paula 17.
C’était la veuve d’un célèbre avocat de Bordeaux et allié à l’Amiral (…)[22] de Colstorm. Ces jeunes filles étaient pleines d’entrain ; elles nous
ont beaucoup amusés. Madame la comtesse de la Grille d'Estrade de
Pampelonne parente du capitaine de vaisseau du même nom.
Page 026 - En quittant Chamonix, ces dames
sont allées s’installer à Montreux (suisse) ainsi que la famille Ulmann.
Nous-mêmes, nous nous sommes laissé entraîner à y aller en passant par la
Suisse et nous n’avons pas regretté notre décision.
Nous avons fait ce voyage dans
un break pouvant contenir à peine 6 personnes ; ces voitures sont de
petite dimension parce qu’elles sont obligées de passer par des chemins très
étroits.
Juillet 1901
Nous nous sommes laissés
entraîner cet été par la famille Keller pour aller à Mens (Isère). Arrivés
l’après-midi, nous en sommes repartis le lendemain au soir, ce pays est
affreux, l’hôtel, ou plutôt l’auberge où nous logions, avait des hôtes très
aimables : tels que madame Lombard et ses enfants (le père ingénieur Bienaimé), madame Gachon mère d’un médecin ; mon mari y avait
retrouvé un de ses amis, le Commandant Panon Pelissier (protestant).
Page 027 - De Mens, nous sommes allés à Briançon
Hautes Alpes, ville fortifiée à 1400 m.
Notre petit hôtel était en dehors de la ville, hôtel Bellevue, peu
confortable ; papa nous y a laissés quelques jours seuls pour aller voir
sa mère qui était très malade.
De Briançon, nous sommes allés à Grenoble,
en passant par le col du Lautaret, la Grave, voyage dont nous avons conservé un
bon souvenir ; nous avons passé toute la journée en car alpin jusqu’au
Bourg d’Oisans, jolie petite station de montagne, puis nous sommes allés
coucher à Grenoble, en passant par Vizille où se trouve un très beau château.
Le
lendemain, nous sommes montés à St Pierre de Chartreuse, hôtel Victoria, où
nous avons trouvé madame Pujo et sa fille Jane,
Docteur et madame Duchâteau leur fille, madame de Neuville, sa fille Germaine
et son fils jeune St Cyrien.
Eté 1902
Monnetier du Salers
Haute Savoie 750m.
Un chemin de fer à crémaillère vous conduit
à Genève en 40 minutes. Simone et son petit André s’y trouvaient aussi. Les
Keller, madame Sisteron, amie de Simone. Georges avait fait venir son ami
Fernand avec son précepteur l’abbé Bibaud. Nous y avons trouvé quelques
familles de Genève : les Janin, les Perret dont je n’ai pas conservé un
bon souvenir, un docteur russe et sa femme parlant fort bien le français ;
Madame Maseimossiet et, deux petites
filles Valla et Titania.
Page 029
Eté 1903
Revenus à Chamonix à notre petit hôtel de
l’Europe, où nous étions bien mieux que partout ailleurs, c’est la villégiature
qui nous avait été à tous la plus favorable. J’étais partie avec Léon et papa,
Georges et même grand-mère étaient venus nous rejoindre. Notre bonne maman,
malgré la défense du médecin avait tenu à venir. Rencontré de nouveau la
famille Guilleman et l’institutrice de Nelly, madame Simonet, femme d’un professeur ;
famille du colonel de Pistaye, sa femme, leur fils
charmant garçon de l’Ecole Centrale, et deux jeunes filles germaine et Yvonne,
famille Gayet (lui proviseur du lycée de Lons le Saunier), famille Rigal
professeur de faculté, sa jeune fille s’était fiancée à l’hôtel avec un jeune
homme de Pontarlier.
Page
030 - Le 15
août, papa et Jojo sont rentrés à Toulon et grand-mère, Léon et moi, nous
sommes allés à Brides-les-bains. Nous sommes tombés sur un hôtel détestable,
chambres non moins affreuses ; un torrent nommé le Doron, coulait sous nos
fenêtres avec un fracas assourdissant, qui nous empêchait de dormir, aussi n’y
sommes-nous restés que trois jours à peine. J’ai oublié de dire qu’à Chamonix
j’avais fait, avec la famille Guilleman, Jojo et Fernand, l’excursion de la
Mer de Glace, avec retour par le Mauvais Pas. Je m’empresse de dire que M.
Guilleman avait la bonté de se tenir du côté du glacier et me donnait la
main ; il me racontait une foule choses intéressantes pour me distraire
afin de détourner mon attention du précipice qu’il côtoyait si aisément.
Page 031
Eté 1904
De nouveau à Chamonix, Jojo
ayant échoué à l’oral de son bachot, papa avait décidé de l’envoyer en
Allemagne, à Nuremberg ; nous avions, comme l’année précédente, un jeune
ménage Tieufel qui a bien
voulu piloter Jojo à Nuremberg et lui choisir une pension. J’ai eu un bien vif
chagrin en le voyant partir, car il n’avait que 16 ans et c’était un voyage
bien long, 48h, et bien difficile, ne comprenant presque pas la langue du pays.
Pendant son séjour en Allemagne, nous sommes allés à Plombières (Vosges) faire
un traitement pour mon entérite. Descendus à l’hôtel de la Paix en face du
Casino. Rencontré une famille de Paris monsieur et madame Simon et leurs fils
jeune étudiant en droit. Nous nous sommes liés avec cette famille et sommes allés
ensemble à la feuillée Dorothée, très jolie excursion.
Page 032
Eté 1905
Encore Chamonix. Simone et ses deux enfants
nous y avaient précédés. Tante est venue avec nous. Madame Ferrat, sa mère puis
mon Albert en congé (retour du Laos) et enfin Pierre, nous étions environ 12 de
la même famille. Cette année, la nourriture de l’hôtel laissait à désirer car
c’est le fils Cottlet venu d’Amérique qui était maître d’hôtel, mais
il n’était pas fort en cuisine et de plus conseillé par sa mère il rognait sur
tout.
Inauguration du Casino municipal, rencontré
le chef d’orchestre du Casino de Toulon. Les Léonce
Paul étaient à l’hôtel des
Alpes.
Page 033
Eté 1906
La Bourboule. Grand-mère ayant été opérée
de la cataracte, M. Vion nous a conseillé de l’emmener avec nous pour changer
d’air. Toute la famille s’est transportée en Auvergne, sauf Pierre qui était au
Tonkin, papa qui est resté à Toulon et Jojo dans une institution du Prado à
Marseille pour travailler son bachot de philosophie. Les Tavernier y était
aussi ainsi que madame Bœuf et sa petite fille. La Bourboule est une délicieuse
petite station de montagne avec casino, théâtre, parc. On monte à Charlannes
avec un funiculaire. De la Bourboule, nous allions facilement et souvent au
Mont-Dore qui est à 1000 m mais moins agréable que la Bourboule. Nous sommes
tombés sur un été très chaud qui ne nous a pas été profitable.
Page 034
Eté 1907
Revenus à Chamonix avec Léon seulement
après nous être reposés un bon mois, nous avons suivi les conseils des Cottes
(…)[24] et nous avons fait venir
de l’Agence des voyages universels des coupons d’hôtel et de chemin de fer pour
aller à Interlaken en passant par la ligne de Zweisimmen. Quel délicieux voyage !
Nous nous sommes arrêtés à Montreux, avons visité tous les environs, puis
Berne, Interlaken. Nous sommes montés à St Beatenberg, jolie station de
montagne au-dessus du lac de Thoune. Nous avons été enchantés de notre voyage.
Page 035
Nous sommes allés dans le canton du Valais
à Morgins, hôtel des bains. Nous y avons rencontré madame Gaubert et Camille,
la famille Bourne qui
ont été charmants pour nous ; le pays est très beau, nous sommes allés
ensemble à Champéry. Notre hôtel contenait 350 personnes ; c’était un
caravansérail. On ne connaissait que les personnes qui mangeaient à la même
table : madame de Lavilléon, ses fillettes et son fils ; des jeunes filles
suisses, trois sœurs, les demoiselles Lecoultre, beaucoup de parisiens, on s’y
amusait beaucoup, on dansait chaque soir.
De Morgins, nous sommes allés terminer
notre séjour d’été à Chamonix où nous avons trouvé à notre hôtel Mademoiselle Brochy
de l’Opéra Comique et son amie une jeune artiste.
Page 036
Eté 1909
Canton du Valais. Champex sur les bords du
lac de ce nom. Délicieuse station, ravissant paysage. Notre hôtel, bien situé
et confortable, Hôtel des Alpes. Connu madame Larson et sa mère, la famille Rey d’origine suisse habitant Paris. Nous n’y avons
passé que 15 jours étant limités par le temps ; nous sommes allés de là à
Martigny, Viège et Zermatt, H. du Gornergratt. Montés par le funiculaire au
Gornergratt, ascension des plus intéressantes, Zermatt est un centre
d’excursion mais on n’y séjourne pas comme à Chamonix dont la vallée est bien
plus belle. Au retour de Zermatt, nous sommes allés à Berne voir le docteur
Dubois.
Page 037
Eté 1910
Je suis allée avec les Gaultier à Gréoux,
au retour je devais aller à la Bourboule avec mon fils Albert, mais en arrivant
à Toulon j’ai trouvé la maison sans domestique, notre vieille Marie était allée
chez elle et grand-mère à la campagne de Tamaris Gros Pin où étaient les Ferrat et les Rat. Je ne suis
donc pas repartie, ne pouvant laisser ma famille avec une domestique nouvelle.
J’ai bien souffert cet été de névralgies car j’allais voir maman à Tamaris et
l’air de la mer me rend malade. Les Ferrat sont rentrés fin août pour se
préparer à recevoir leur fille (15
septembre).
Page 038
Eté 1911
Les Ferrat et Rat ont passé leur été au Cap
Brun à la Simone. Je n’ai donc pas pu
partir pour ne pas laisser ma bonne maman seule, c’est l’été le plus chaud que
l’on ait vu depuis bien des années, aussi ai-je bien souffert. J’étais très
maigre et très pâle.
Eté 1912
Nous avons choisi une station extrêmement
agréable « Engelberg » au-dessus du lac de Lucerne.
Partie très malade de Toulon, je me suis
remise en route, j’ai bien mangé et bien dormi à partir de Berne. Puis le
lendemain, nous sommes allés à Lucerne, ville très coquette qui nous séduits.
Nous avons fait une heure de bateau sur le lac des 4 cantons et
Page 039 - une heure de funiculaire pour arriver à
Engelberg, très jolie station, très animée, d’immenses hôtels de 3 et 400
personnes avec concerts 3 fois par jour dans les parcs des grands hôtels. Nous
étions à l’hôtel National, très confortable, ascenseur, chauffage central. Fait
connaissance avec un vieux ménage strasbourgeois,
docteur Goldsmith, son gendre et sa fille docteur Leblanc, Colonel Baratier, sa femme et 3 enfants, madame Marc et
ses filles de Vienne (Isère), Lippman Pt d’horlogerie à Besançon, sa fille, Mr
et Mme Broch. Léon nous a quittés plus tôt pour rentrer par les lacs italiens
et papa et moi nous sommes allés passer dix jours à Lucerne et Zurich. Nous
avons fait un crochet pour aller revoir Chamonix que j’avais délaissé depuis si
longtemps.
Page 040
Eté 1913
Grindelwald au-dessus d’Interlaken. Belle
et grandiose station, superbe paysage, Hôtel Bristol. Vue sur les grands
glaciers. Glacier supérieur, nous y sommes allés d’abord en voiture jusqu’au
pied puis avec un ascenseur aérien sur deux câbles, partant du pied, et montant
au sommet. C’est très impressionnant, je n’aurais jamais cru pouvoir y monter.
Grottes superbes de la Luthenie. Nous sommes allés à la petite Seherdig et à Eugergreeth. Avons attendu le chemin de fer descendant
de la Jungfrau dans une galerie avec deux degrés au-dessous de zéro. J’étais
gelée, je suis allée me chauffer au radiateur électrique qui se trouvait dans
la petite cabane de l’employé du train.
Page
041 - Avons fait
connaissance avec une charmante famille Camarandi dipette
de Mila, sa femme et leur fils
Giuseppe 12 ans, une veuve de Chambery, Madame sa
fille Suzanne et le fils. De la Suisse, nous sommes allés, papa et moi, à
Châtel-Guyon pour faire une saison. Hôtel Regina, vu Olivier notaire de Toulon,
une jeune fille charmante melle Yvonne Chabert et sa grand-tante Mme Despiney
de Mâcon, M. Reygnier de Rouen, la femme d’un notable d’Oran, voisine de
chambre, sa fillette Eugénie et une marquise portugaise.
[1]
Mot manquant
[2]
Mot illisible
[3]
Léon Tajasque, son fils né en 1883
[4]
Séraphine Héraud, épouse Dupuy
[5]
Marie Dupuy
[6]
Cuirassé français navigant entre 1887 et 1911
[7]
Mot illisible
[8]
Il s’agit de l’Hôtel Daunou, rue Daunou
[9]
Coffre précieux où l'on conserve les reliques d'un saint
[10]
Commune française, située dans le département des Ardennes en région
Champagne-Ardenne (à 22 km de Charleville-Mézières)
[11]
Poste frontière entre la France et la Suisse
[12] S’écrit Leysse en
réalité
[13]
Sommet du massif de la Chartreuse (Isère) culminant à 2 026 m
[14]
S’écrit Bonal en réalité
[15] supprimé
[16]
Chamoniardes
[17] Mot illisible
[18]
Mot illisible
[19]
Mot illisible
[20]
Mot illisible
[21]
Une moraine est un amas de débris rocheux, érodé et transporté par un glacier ou par une nappe de glace.
[22]
Mot illisible
[23]
supprimé
[24]
Mot illisible
Un grand merci à Coco qui m’a beaucoup aidée avec ce document et qui a fait un travail remarquable de transcription !
Bientôt,
la suite du récit de mon ancêtre décrivant la 1ere guerre mondiale à travers
les yeux d’une mère.
Retrouvez
la généalogie de Léontine DUPUY sur mon arbre en ligne sur Geneanet en
cliquant ICI.
FIN.
Merci pour ce partage, quel trésor ce journal !
RépondreSupprimerCe journal est une vraie merveille !
RépondreSupprimerMerci ! oui, c'est un vrai trésor que je suis heureuse de pouvoir partager !
RépondreSupprimerTrès intéressant. Elle fréquentait du beau monde, ton AAGM... et alle aimait voyager! C'est amusant de lire un texte décrivant des lieux que l'on connaît. La mer de glace a bien fondu, depuis.
RépondreSupprimerN'est-ce pas ! Le texte est super vivant et on s'y croirait !
SupprimerJe travaille sur un fonds de correspondance contenant des lettres et journaux intimes du XIXe siècle. En lisant les récits de Léontine le style m'est tellement familier que je cherchais les similitudes, ces familles auraient pu se rencontrer.
RépondreSupprimerTu as choisi de dactylographier l'intégralité du document ? Pour ma part je numérise en prenant des notes.
En fait, c'est ma tante qui m'a aidée à faire la transcription du journal. Elle a donc dactylographié le texte, ce qui m'arrange beaucoup ! Et moi, je me suis servie de mon logiciel de généalogie (Heridis) pour vérifier et corriger la transcription avec le mode déchiffrage (partie texte en haut de la page et partie image en bas).
RépondreSupprimerc'est super gentil de me citer mais je n'ai fait que taper le texte, passionnée par ce qu'il contenait. Florent a corrigé quelques noms de lieux qu'il connaît bien puisqu'il a vécu à Chamonix. Vive Marine et son site
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